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Maroc : deux « femmes-mulets » meurent piétinées à la frontière avec Ceuta

Des associations dénoncent la « situation humiliante et dégradante » des porteuses de marchandises entre le royaume et l’enclave espagnole.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 août 2017 à 11h56, modifié le 29 août 2017 à 11h56

Temps de Lecture 2 min.

Des porteuses de marchandises au poste-frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta, en décembre 2014.

Deux Marocaines, porteuses de marchandises, sont mortes lundi 28 août dans une bousculade au poste-frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta, a-t-on appris de sources concordantes.

Les deux femmes, âgées de 34 ans et 45 ans, ont été grièvement blessées après avoir été piétinées dans cette bousculade lundi matin au poste-frontière Tarajal 2, a indiqué à l’AFP Mohamed Benaïssa, le président l’Observatoire du Nord pour les droits de l’homme (ONDH), une ONG active dans le nord du Maroc. Elles ont été transportées à l’hôpital Hassan-II dans la ville voisine de Fnid’q, où elles ont succombé à leurs blessures, a ajouté cette source.

« Cela porte à quatre le nombre de personnes décédées depuis l’ouverture de ce poste-frontière début 2017 », a regretté M. Benaïssa. L’ONDH a également fait état de quatre autres femmes blessées dans cet incident. L’agence de presse officielle marocaine MAP, qui a confirmé ce bilan, a souligné que l’une des blessées était dans un état critique. Les autorités marocaines ont quant à elles annoncé l’ouverture d’une enquête pour « déterminer les circonstances de cet incident ».

« Traitées comme du bétail »

Toutes les victimes sont des « femmes-mulets », un terme employé pour désigner des Marocaines qui transportent des marchandises entre la ville marocaine de Fnid’q et l’enclave espagnole de Ceuta. Ces femmes, qui portent parfois sur leur dos jusqu’à 70 kilos de marchandises diverses pour une rémunération de 10 euros par passage, font plusieurs allers-retours dans la journée et sont « traitées comme du bétail », a dénoncé à l’AFP Karima Omar El Ayachi, une responsable locale de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Plusieurs associations s’émeuvent régulièrement de leur sort, dénonçant leur situation « humiliante et dégradante ».

Les autorités de Ceuta avaient pourtant rénové, fin février, l’ancien poste-frontière, notamment pour améliorer les conditions de travail des porteurs de marchandises. Elles avaient également annoncé un renforcement des mesures de contrôle, notamment le poids et les dimensions des colis portés par les travailleuses journalières, et l’établissement d’un quota maximum de 4 000 porteurs par jour.

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Ces mesures n’ont cependant pas réglé le problème et l’ouverture du nouveau point de passage a été marquée par de nombreuses bousculades, nécessitant à plusieurs reprises l’intervention musclée des forces de l’ordre. Le poste-frontière a par ailleurs été fermé une semaine, en août, quand les agents espagnols chargés du contrôle des marchandises ont été réaffectés au contrôle de la clôture entre le Maroc et l’enclave espagnole face à la pression accrue de migrants tentant de rejoindre l’Europe.

Les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta, dans le nord du Maroc, sont les seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe et des accès privilégiés pour l’immigration clandestine et le commerce de contrebande.

Le Monde avec AFP

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