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Natacha Polony : «Notre pays crève de mépriser ses artisans»

Natacha Polony. François BOUCHON/Le Figaro

CHRONIQUE - Dans une société qui morcelle toutes les actions humaines pour les faire dépendre de processus industriels, le geste de l'artisan est un acte de résistance. Encore faut-il que la nation lui reconnaisse le droit de vivre convenablement de son travail.

Alors que la France attendait le contenu des fameuses ordonnances gouvernementales censées dévoiler la philosophie nouvelle de la «start-up nation» vis-à-vis du travail, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, se lançait mercredi 30 août sur France Inter dans un éloge de l'apprentissage, quand la journaliste Léa Salamé l'interroge: «Est-ce que vous avez poussé l'un de vos enfants à être apprenti?» Soudain, le ton se fait moins assuré, les yeux du PDG cherchent la porte de sortie: «Non, je ne l'ai pas fait parce que… Étant brillants à l'école… Et l'un voulant être médecin…, hasarde-t-il. L'autre, peut-être, ma dernière, le sera d'ailleurs, apprentie, mais en études supérieures! Donc le problème ne s'est pas posé.» En quelques mots, le chef d'entreprise vient de résumer le mal français.

« Les parents, qui rêvent du meilleur pour leurs enfants, continueront de se persuader qu'il vaut mieux un bac + 5 en management culturel et artistique qu'un CAP électricité ou cuisine »

Certains en concluront, hélas, qu'il est décidément nécessaire de maintenir les jeunes Français éloignés du monde du travail avant 16 ans, voire avant 18 ans, puisque les filières courtes sont bel et bien réservées…

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156 commentaires
  • Olivier

    le

    Pour un commentaire refusé abusivement, 10 comme celui-ci seront publié.

  • Claud'inalbi

    le

    ... Je ne pense pas que notre pays crève du mépris de ses artisans !!!... bien au contraire !!!...
    ... Bien que Natacha Polony soit sage d'en faire admettre que cela pourrait en être bientôt le cas...
    ... Les artisans restent indispensables, sont largement appréciés et reconnus de toute la vigueur de ceux qui en utilisent les services, en reconnaissent largement les compétences, savent en admettre le prix, constater leur qualité, leur différence, leurs exigences, et les côtoient sans nul aspect d'infériorité, bien au contraire !!!...
    ... Travailler de ses mains exige le travail de n'importe quel cerveau... travailler de ses mains exige au contraire toutes les parties neurologiques de son cerveau... Travailler de ses mains sous entend forcément toute la passion, toute créativité, tout bon sens, tout ce que le cerveau va indiquer aux doigts, à l'œil, de tout ce dont on peut se servir d'apprentissage déjà acquis, de toutes nos propres agilités, de toutes nos propres sensibilités, de toutes nos propres audaces, de toute notre énergie, de tout notre enthousiasme : je crois que c'est avec tout ce que je viens d'écrire que peut se définir le concept philosophique de ce que n'importe quel artisan s'y retrouvera toujours...

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