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Informatique

Découverte de 148 nouvelles lettres d'Alan Turing à l'université de Manchester

Un professeur en informatique a retrouvé à Manchester 148 nouveaux documents inédits de la correspondance d'Alan Turing.

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Reproduction de la machine d'Alan Turing utilisée pour "carcker" le code d'Enigma pendant la 2e guerre mondiale.

Reproduction de la machine d'Alan Turing utilisée pour casser le code d'Enigma pendant la 2e guerre mondiale.

Brian Harris / Rex Feat/REX/SIPA

ARCHIVES. Est-il encore besoin de présenter Alan Turing, mathématicien et cryptologue de génie, auteur du test éponyme encore aujourd'hui utilisé en intelligence artificielle ? C'est également le Britannique qui a permis de décrypter le code de la machine Enigma, utilisée par les nazis pour communiquer. Pour connaître une destinée tragique : le mathématicien a mis fin à ses jours en 1954, âgé de 41 ans seulement, après une accusation d'homosexualité (illégale dans l'Angleterre encore puritaine de l'époque) l'ayant contraint à subir une castration chimique. Or un lot inédit de 148 documents, appartenant à la riche correspondance entretenue par Turing, a été retrouvé dans un vieux classeur dans les archives de l'université de Manchester. Ces documents n'avaient pas vu la lumière depuis au moins 30 ans !

148 nouveaux documents pour mieux comprendre l'énigmatique Turing

Ces nouveaux éléments, qui concernent la correspondance professionnelle du chercheur de 1949 à sa mort en 1954, viennent s'ajouter à des archives déjà denses : près de 3.000 lettres, photographies et coupures de presse aujourd'hui archivées au King's College, à Cambridge, avaient déjà été numérisées pour être accessibles en ligne. Découverts en mai 2017, les 148 nouveaux éléments n'ont été divulgués que fin août 2017, le temps de procéder à leur classement et archivage. Il est possible de venir les consulter sur place à Manchester (les documents n'ont pas encore été numérisés), mais un catalogue en ligne permet d'en explorer les descriptifs. 

Crédits : Université de Manchester

DOCUMENTS. Échanges avec le renseignement britannique, brouillon d'une intervention à la radio britannique, offres de conférence au MIT... ces nouvelles pièces sont hétéroclites. Elles éclairent, quoique de façon fragmentaire, certains aspects des opinions personnelles du mathématiciens. L'une des lettres fait ainsi référence à un laconique "Je déteste les États-Unis", afin de décliner une invitation à y donner une conférence.

Une découverte fortuite

Le classeur empoussieré a été débusqué par hasard par Jim Miles, professeur d'informatique à l'université de Manchester. Il réorganisait la réserve des archives lorsqu'il est tombé sur un classeur rouge, portant l'intitulé "Alan Turing". "J'ai tout de suite pensé : ça ne peut pas être ce à quoi je pense", rapporte Jim Miles. "Mais c'était bien ça : tout un classeur de lettres et d'éléments de correspondance. Personne à l'université n'en avait eu connaissance avant !" Nul doute que les chercheurs en histoire des sciences sauront tirer parti de ces nouvelles archives.

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