Porcs gazés à l'abattoir de Houdan : les méthodes de L214 au tribunal

Deux militants de l'association de défense de la cause animale sont jugés pour avoir posé illégalement des caméras dans un abattoir de Houdan (Yvelines). Ils revendiquent le droit à l'information.

L214 avait installé des caméras dans l'abattoir Guy Harang pour filmer les conditions de mise à mort des cochons. 
L214 avait installé des caméras dans l'abattoir Guy Harang pour filmer les conditions de mise à mort des cochons.  L214

    C'est le premier procès autour des vidéos tournées dans les abattoirs. Deux militants de l'association de défense de la cause animale L214 sont jugés aujourd'hui au tribunal correctionnel de Versailles. Parmi eux, le fondateur de l'association L214, Sébastien Arsac. Lui et son coprévenu avaient été interpellés dans la nuit du 12 au 13 décembre 2016, alors qu'ils venaient récupérer des images des caméras posées clandestinement quelques heures plus tôt dans l'abattoir Guy Harang de Houdan (Yvelines), partie civile au procès.

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    Les militants de L214 sont entrés illégalement dans les locaux, ils sont poursuivis pour violation du domicile d'autrui et tentative d'atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image. C'est la chute d'une des caméras qui avait attiré l'attention du personnel de l'établissement. Les militants de cette mission « commando », cagoulés, avaient ensuite été cueillis dans la nuit par les policiers.

    Une pratique «cruelle et inefficace»

    Les images avaient été saisies par les gendarmes, mais l'association a par la suite réussi à récupérer certaines d'entre elles, mises en ligne au mois de juin dernier. Elles montrent la mise à mort des cochons, étourdis dans un puits CO2, avant d'être saignés. Une pratique dénoncée par l'association, qui la juge « cruelle et inefficace ». Sébastien Arsac, de L214, légitime son action. « Comment dénoncer les conditions d'abattage des animaux autrement? Les abattoirs ne nous autorisent pas à organiser des visites surprises. Nous revendiquons le droit à l'information », déclarait-il en juin à notre journal. Les prévenus risquent de la prison ferme. « Cette histoire nous a fait mal, confiait un proche du directeur de l'abattoir. Tout s'est emballé. Nous avons reçu des tonnes de papier, des insultes et des menaces. »

    En juin dernier, le procès avait été renvoyé en raison d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), déposée par la défense. Une cinquantaine de membres de la FDSEA s'étaient déplacés devant le tribunal correctionnel pour soutenir l'abattoir, qui emploie 90 personnes. Cette fois-ci, ils seront sans doute moins nombreux, mais « une petite délégation sera présente », assure un membre de l'organisation.

    Les images choc d'un élevage de porcs diffusées par L214