Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les GM & S prêts à poursuivre leurs actions après la reprise

Le tribunal de commerce de Poitiers examine lundi la seule offre de reprise sur la table. Il rendra sa décision jeudi 7 septembre.

Par 

Publié le 02 septembre 2017 à 10h42, modifié le 04 septembre 2017 à 13h26

Temps de Lecture 3 min.

Alain Martineau, à la tête de l’entreprise GMD, rencontre les salariés de GM & S à La Souterraine (Creuse), le 27 juillet.

Une nouvelle phase s’ouvre dans le dossier GM & S, cet équipementier automobile de la Creuse devenu le premier incendie social du quinquennat d’Emmanuel Macron. Longtemps menacé de disparition pure et simple, le site de La Souterraine est désormais en passe d’être partiellement repris par un industriel français concurrent, GMD. L’affaire devrait être conclue dans les prochains jours. Mais la colère des salariés, qui avaient menacé de faire sauter leur usine, n’est pas éteinte pour autant.

Dès mardi 5 septembre, ils ont prévu de mener en région parisienne des actions visant les constructeurs automobiles, ces grands clients considérés comme les « vrais patrons » de GM & S. Des cars ont été loués.

« Mardi, la mobilisation redémarre, promet-on à La Souterraine. Jusqu’à présent, tout en menant des actions spectaculaires, on a toujours maîtrisé la colère. Mais demain… »

Un message bien reçu par les pouvoirs publics. « Il ne faudrait pas que ceux qui resteront sur le carreau soient trop violents, et mettent en péril la reprise », glisse-t-on à Bercy.

La justice se prononce sur une reprise

C’est que le scénario annoncé est loin de satisfaire totalement le personnel. Lundi 4 septembre, le tribunal de commerce de Poitiers doit examiner la seule offre sur la table, celle de GMD, un petit groupe spécialisé dans l’emboutissage, la plasturgie, la fonderie et l’étanchéité. La décision, qui a été mise en délibéré et sera rendue jeudi 7 septembre, ne laisse guère de doute : selon toute vraisemblance, le tribunal validera la cession à GMD, qui bénéficie du soutien tant des grands clients PSA et Renault que des pouvoirs publics.

« GMD est un industriel reconnu, qui s’implante durablement à La Souterraine », ont encore plaidé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et son secrétaire d’Etat, Benjamin Grivaux, dans une lettre adressée au personnel le 31 août. A leurs yeux, il s’agit d’une offre « solide », « parfaitement financée », mieux : « une opportunité exceptionnelle de relancer l’activité industrielle » dans cette commune rurale.

« Casse sociale énorme »

Le personnel a bien conscience que la reprise par GMD constitue la seule issue pour éviter la liquidation définitive et le licenciement immédiat des 277 salariés. La CGT, premier syndicat sur place, demande d’ailleurs instamment au tribunal d’écarter la liquidation. Le personnel ne valide pas pour autant l’offre de GMD. Celle-ci va en effet entraîner « une casse sociale énorme », souligne le comité d’entreprise dans son avis rendu vendredi 1er septembre. GMD ne compte reprendre que 120 personnes, soit 43 % de l’effectif, là où les syndicats réclamaient qu’au moins 240 salariés participent à la nouvelle aventure.

Une usine tournant à 120 personnes ne serait pas viable, estiment les syndicats

Selon les syndicats, La Souterraine, qui était une usine intégrée, disposant d’un bureau d’études, d’un service des achats, etc., va devenir « un simple atelier d’emboutissage dont les constructeurs pourront décider de la fermeture une fois écoulé le délai de survie de cinq ans de leurs engagements actuels ». Et même dans ce cadre, une usine tournant à 120 personnes ne serait pas viable, estiment les syndicats, qui pensent que GMD a volontairement limité le nombre de CDI repris, dans l’idée de recourir largement à l’intérim.

Le sort des 177 salariés appelés à être licenciés constitue l’autre grand motif de colère. Depuis des mois, les syndicats réclament que ces personnes partent avec des indemnités supérieures au minimum légal. Elles risquent en effet d’avoir beaucoup de mal à retrouver un travail, alors qu’elles sont, selon le comité d’entreprise, « victimes des agissements fautifs des constructeurs et des repreneurs successifs », qui n’ont pas tenu leurs promesses. Mais ni les constructeurs, ni le dernier actionnaire, ni le repreneur, n’ont accepté de faire le moindre geste en la matière.

« Tant que cette question ne sera pas réglée, il ne pourra y avoir de reprise sereine et pérenne », avance le comité d’entreprise, en réaffirmant sa détermination. Les prochaines semaines s’annoncent chaudes.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.