Présidence LR : Wauquiez grimpe à droite toute

Lors de son meeting-ascension dimanche, le candidat à la tête de LR a assumé sa ligne et engrangé un soutien... juppéiste.

Les Estables (Haute-Loire), dimanche. Laurent Wauquiez a entrepris l’ascension du mont Mezenc - et du parti - avec, à ses côtés, la juppéiste Virginie Calmels.
Les Estables (Haute-Loire), dimanche. Laurent Wauquiez a entrepris l’ascension du mont Mezenc - et du parti - avec, à ses côtés, la juppéiste Virginie Calmels. AFP/PHILIPPE DESMAZES

    « Je ne répondrai à aucune polémique. Mais je suis lucide, pas dupe des caricatures et des petites stratégies », glisse Laurent Wauquiez, à quelques minutes d'entreprendre l'ascension du mont Mezenc (Haute-Loire). A 1750 m d'altitude, le candidat à la présidence des Républicains a voulu prendre dimanche de la hauteur, ne surtout pas prêter le flanc à ses détracteurs. Voire. Car la tentation était grande. Surtout après les attaques au vitriol qu'ont continué de lui adresser au long du week-end certains ténors de son parti, critiques sur sa ligne très droitière. De Thierry Solère (« Wauquiez, c'est le fossoyeur de la droite ») à Jean-François Copé (« Tout le monde le hait ») en passant par Xavier Bertrand et Valérie Pecresse qui, dans nos colonnes, a évoqué « le risque d'éclatement du parti » s'il gagnait.

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    Alors, devant 1500 personnes rassemblées sous un grand chapiteau avant l'ascension, le favori du scrutin de décembre n'a pas tenu bien longtemps sa promesse. « Je vois bien tous ceux qui se préservent, qui commentent, qui critiquent au lieu de s'engager. Ils veulent que surtout rien ne change », charge-t-il, avant de dénoncer les « critiques qui viennent parfois des plus traîtres, des plus opportunistes de notre famille politique ». Dans son viseur, les barons de LR mais aussi les Constructifs emmenés par Solère, « cette droite strapontin d'Emmanuel Macron », cingle-t-il. Ambiance...

    Il dénonce l'assistanat et la pression migratoire

    Sa ligne, Wauquiez l'assume et la revendique. Dans un discours en forme de copié-collé de celui prononcé quatre jours plus tôt à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), il a réaffirmé le ton de sa campagne : « Assumer ses valeurs, sans se renier », dit-il. Il dénonce l'assistanat, la pression migratoire, prône le retour aux heures supplémentaires défiscalisées, se fait le défenseur des classes moyennes, et s'aventure sur le terrain religieux : « Je le dis clairement, il y a un problème avec l'islam radical », scande-t-il. La salle applaudit chaudement. Lui se défend de toute dérive droitière. « Ce ne sont pas des valeurs de droite dure, mais des valeurs centrales de la France. » Reste à prouver que ces thématiques clivantes lui permettront vraiment de rassembler.

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    Pour faire la démonstration de sa bonne volonté, c'est d'ailleurs avec deux ralliements qu'il s'est ostensiblement affiché dimanche pour l'ascension du mont Mezenc. Celui de Damien Abad, ex-porte-parole de Bruno Le Maire pendant la primaire de la droite, et surtout de la juppéiste Virginie Calmels. « Je suis là pour participer à la reconstruction de la droite. Alors quand il m'a tendu la main, j'ai dit banco! » se félicite-t-elle.

    Un soutien qui n'est pas passé comme une lettre à la poste du côté des amis d'Alain Juppé. Ceux-là même avec qui elle participait à un séminaire de travail, le week-end précédent à Bordeaux. « Une semaine seulement pour passer des vendanges de Bordeaux à la montée du mont Mezenc, belle foulée ! » a taclé Fabienne Keller sur Twitter. « Elle qui se targue de vouloir faire de la politique autrement, elle fait de la politique à l'ancienne. Car tout le monde aura compris qu'elle vise un poste de vice-présidente de LR si Wauquiez gagne », charge un autre pro-Juppé. Bref, l'unité a encore du chemin à faire pour réussir. Bien plus qu'une simple ascension...