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Les banques pourraient avoir du mal à résister à la vague des fintech

¤ Pour le Comité de Bâle, le gendarme de la finance, les fintech devraient bouleverser les acteurs traditionnels. ¤ Et les scénarios les plus sombres ne sont pas les plus improbables.

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Par Édouard Lederer

Publié le 5 sept. 2017 à 01:01

Les autorités financières posent les questions qui fâchent. Dans un style parfaitement diplomatique, le Comité de Bâle se demande, ni plus ni moins, si les banques parviendront, à terme, à résister à l'assaut des fintech. L'instance où se concertent tous les régulateurs financiers de la planète indique, dans un récent document soumis à consultation, ses cinq scénarios, du plus optimiste pour les banques, au plus sombre. Surprise, pour le gendarme de la finance, les hypothèses les plus noires ne sont pas toujours les plus improbables. Revue de détail.

Le triomphe des anciens

Victoire par KO pour les acteurs traditionnels. Dans ce cas de figure, les banques sortent par le haut de la révolution technologique : « grâce à leur connaissance du marché et leurs capacités d'investissement, une possibilité est que les banques s'améliorent » en développant de meilleurs services s'appuyant sur l'intelligence artificielle, les données clients... « Il reste à voir dans quelle mesure ce scénario sera dominant », indiquent très prudemment les auteurs de ce rapport.

Les banques remplacées... par d'autres banques

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« Dans le futur, les banques traditionnelles ne parviennent pas à survivre à la vague de technologies et se voient remplacées par de nouvelles banques axées sur la technologie », imagine le Comité de Bâle. Les auteurs de l'étude voient dans l'émergence de néobanques - ces start-up disposant d'une licence bancaire, mais ne développant leurs services que sur mobile - en Europe, (Atom, Monzo, Bung, N26, Fidor...), aux Etats-Unis (Simple, Varo Money), en Chine (WeBank) ou en Argentine (Wanap) comme des « éléments » de ce scénario. Mais aux yeux des « grands sages » de la finance, ce scénario paraît lui aussi peu crédible.

La paix des braves

Une coopération en bonne intelligence. Dans ce troisième scénario, le Comité de Bâle décrit peu ou prou ce qui se déroule actuellement dans le secteur financier : les acteurs traditionnels et les fintech parviennent à cohabiter, et construisent ensemble l'innovation, notamment au travers de la mise en place d'API. Toutes sortes de partenariats sont sur la table. Problème, cet équilibre des forces tient tant que chaque acteur reste dans sa ligne et ne cherche pas à phagocyter la relation au client final.

Être et avoir été

Dans ce scénario, les banques survivraient et resteraient même incontournables dans les services financiers. Mais leur rôle deviendrait moins visible, réduit à celui de simple prestataire de services. Elles mettraient leurs savoir-faire au profit de fintech ou de géants de l'Internet qui se réserveraient la relation au consommateur final. Souvent taxée de scénario catastrophe, cette évolution a en réalité déjà commencé, préviennent les auteurs de l'étude.

« La croissance des plates-formes de paiement a fait que les banques ont fourni des services support en trésorerie ou en conformité », souligne le document. De même, « les banques ne sont que l'un des nombreux véhicules financiers dont peut se servir un "robo-advisor" [conseil financier automatisé, NDLR] pour répondre aux besoins financiers de ses clients ».

Des banques rendues inutiles

Les technologies pourraient rendre le concept même de banque obsolète, indique le Comité de Bâle. De quelle façon ? Elles seraient « écartées des transactions financières par des plates-formes et des technologies plus agiles qui permettent une mise en relation directe entre le consommateur final et ses besoins financiers ». « Actuellement ce scénario paraît farfelu, mais des éléments de désintermédiation sont déjà visibles », alertent les auteurs du rapport. Les plates-formes de prêt entre particuliers et le bitcoin - qui permet les transferts de valeur sans participation de banques traditionnelles - ne seraient que l'avant-goût de cette révolution.

Edouard Lederer

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