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La start-up estonienne Taxify défie Uber à Londres et vise Paris

Par Reuters

Publié le 4 sept. 2017 à 17:55

par Eric Auchard

FRANCFORT, 4 septembre (Reuters) - Taxify, une start-up estonienne, va défier frontalement Uber dès mardi sur le marché hautement concurrentiel du transport avec chauffeur à Londres, avec Paris en ligne de mire.

Taxify dit avoir recruté 3.000 chauffeurs pour desservir l'ensemble de Londres, dans ce qui pourrait constituer une étape importante de son développement après avoir profité des déboires d'Uber pour percer dans plusieurs villes d'Europe centrale et orientale et d'Afrique.

Elle pénètre sur un marché déjà bien fourni à Londres, où se côtoient les traditionnels taxis noirs, des compagnies de taxi privées comme Addison Lee et des sociétés de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) comme Get et Hailo, qui fait désormais partie de MyTaxi, du groupe Daimler. Uber compte pour sa part 40.000 chauffeurs et trois millions d'utilisateurs à Londres, pour un million de courses par semaine.

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Taxify est encore loin de rivaliser avec Uber en termes de taille. Elle est présente dans moins de 25 villes là où son rival américain est implanté dans près de 600 villes à travers le monde entier.

Elle s'appuie cependant sur un modèle à bas coût qui permet aux passagers de payer leurs trajets moins cher tout en laissant aux chauffeurs une part plus importante des bénéfices.

La start-up estonienne a précisé lundi qu'elle prélèverait une commission de 15% sur les courses commandées via sa plate-forme en ligne alors qu'Uber prend 20% à 25% à Londres. Elle affirme aussi que, contrairement à Uber, elle acceptera les paiements en espèces ou électroniques.

"Nous serons toujours moins chers qu'Uber", a dit son fondateur et directeur général, Markus Villig, au téléphone à Reuters.

Uber est fragilisé depuis un an par des revers juridiques dans certains pays, par des mouvements de grogne parmi ses chauffeurs et, surtout, par la dégradation de son image à la suite de plusieurs scandales donnant le sentiment que ses dirigeants ont laissé prospéré en son sein une culture d'entreprise faite d'agressivité et de sexisme.

Le spécialiste américain du VTC, qui s'est séparé de son cofondateur et directeur général Travis Kalanick, s'est retiré au cours de l'année écoulée de Chine, de Russie et de plusieurs pays d'Europe de l'Est même s'il reste présent sur ces marchés via des participations minoritaires dans des coentreprises.

De sa base sur les rives de la Baltique, Taxify s'est dans un premier temps développée dans les principales villes d'Europe centrale et de l'Est puis elle s'est implantée au cours de l'année écoulée dans plusieurs grandes villes d'Afrique, où Markus Villig dit s'attendre à dépasser Uber d'ici fin 2017.

Renforcée par le soutien financier récemment apporté par le chinois Didi, Taxify compte désormais s'étendre dans cinq autres villes d'ici la fin de l'année, dont Paris.

"(Le marché des VTC) a été monopolisé par Uber", a dit Markus Villig. "Il devient désormais évident que sur la plupart des marchés, il y aura des concurrents importants."

Un porte-parole d'Uber a déclaré dans un communiqué se réjouir de la concurrence. (Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

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