Article proposé par Exponaute
Chez exponaute, vous commencez à le savoir, on aime bien la street photography. A fortiori quand elle est en noir et blanc et quand elle provient des pellicules de grands artistes qui ont marqué l’histoire de l’argentique (sans forcément d’ailleurs travailler avec la fameuse marque à la pastille rouge qu’on ne nommera pas).
Alors si en plus, ce grand nom de l’image est également associé à un tout autre art, on ne peut que se réjouir à la rédaction. Et justement, c’est le cas du personnage dont nous allons vous parler aujourd’hui. Qui ne connaît pas Stanley Kubrick ?
Qui n’a jamais vu Spartacus, Docteur Folamour ou encore Orange Mécanique ? Ces titres de films sont entrés dans l’histoire en même temps que leur réalisateur, qui a très vite été reconnu comme un grand, très grand cinéaste.
Pourtant, avant le Kubrick cinéaste que nous connaissons toutes et tous, il y avait un jeune garçon de 17 ans qui se cherchait un peu, hésitait sur le chemin à suivre, se promenait dans les rues toujours animée de sa ville natale, New York, appareil photo autour du cou.
Appareil photo ? Oui, car même tout jeune adolescent, Stanley Kubrick était doté d’une patte artistique, d’un flair fin envers l’image et même en pleines errances sur les boulevards de la Grosse Pomme, il savait capter les petits instants magiques, drôles et surprenants, de l’existence citadine américaine post-Seconde Guerre mondiale.
Comme une grande majorité de photographe de rue, Kubrick a sacrifié à la tradition et s’est équipé d’un boîtier argentique de la marque allemande Leica, depuis entrée dans la légende pour avoir, justement, été le matériel de prédilection de beaucoup de reporters et autres photographes de guerre.
C’est donc avec un Leica en bandoulière que le jeune Stanley Kubrick, dix-sept printemps au compteur, a fait ses gammes artistiques. Ses images ont été prises avec l’œil innocent de la prime jeunesse, de l’expérimentation du regard, de la découverte du monde alentour. Et pourtant, indéniablement, on ressent dans chacune de ses compositions un sens âpre de la mise en scène, une appétence pour le petit rien qui fait pourtant tout, un goût évident pour le dramatique, l’attrait envers les visages d’inconnus, croisés, captés, puis oubliés.
Un talent pur donc, brut, qui devait encore arrondir ses angles mais se révélait déjà très prometteur. D’ailleurs, Kubrick n’a pas tardé à être repéré puisqu’encore adolescent, un de ses premiers emplois fut de travailler en tant que photojournaliste pour le magazine américain Look Magazine. Au cœur de la rédaction, Kubrick a pu faire ses armes dans le monde de l’image et apprendre les codes esthétiques qui font qu’une photographie fonctionne, marque.
Garder une trace esthétique d’une action spontanée, plutôt que composer une photo parfaitement posée. Voici l’utilisation la plus authentique et importante de la photographie. Tout du moins, du point de vue du grand réalisateur. Au fil du temps, le jeune Kubrick a su se tailler une réputation dans l’univers de la photographie, réputation qui l’aida probablement par la suite à tracer sa route en direction du cinéma, avec la suite que l’on sait…
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