Dans les travées de l’IFA, le grand salon de l’électronique grand public qui se tient à Berlin jusqu’au 6 septembre, il n’a pas de stand, mais son nom est sur toutes les lèvres. Google a ainsi réussi à faire parler de lui avec son assistant vocal, Google Assistant, qui permet de commander des appareils par la voix.
Panasonic, Harman, Sony... Plusieurs constructeurs ont lancé leur propre haut-parleur connecté à Google Assistant, chacun mettant en avant l’excellence audio de son appareil pour se différencier. De cette manière, la firme de Mountain View se construit un écosystème, en embarquant son service sur des produits de plusieurs marques. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle d’Amazon, précurseur en la matière. En janvier, plusieurs marques avaient dévoilé lors du CES de Las Vegas, l’autre grand salon high-tech, des produits embarquant Alexa, l’assistant vocal du géant du e-commerce dans leurs téléviseurs, réfrigérateurs, lampes, et voitures.
Il est vrai que Google a du retard à rattraper dans cette nouvelle bataille. Apple avec Siri, Amazon avec Alexa, Microsoft avec Cortana, bientôt Samsung… Les uns après les autres, les géants de la tech se convertissent à ces nouvelles interfaces commandées par la voix, qui, avec un zeste d’intelligence artificielle, peuvent répondre aux requêtes de leurs utilisateurs. Et les embarquent à bord de drôles d’enceintes connectées qui trouvent leur place dans la maison, comme Amazon avec Echo (pas encore disponible en France), et Google, donc, avec Google Home, lancée en France début août.
La musique comme cheval de Troie
En entrant dans la maison, ces petits cylindres connectés, qui se commandent par la voix, remplaceront bientôt les interrupteurs, smartphones et claviers pour de multiples tâches quotidiennes, telles commander une pizza, réserver un taxi, régler le thermostat ou consulter son agenda.
Pour imposer son propre assistant vocal, Google commence donc en ciblant les enceintes musicales. «Puisque Google a un certain retard, il préfère commencer à imposer son assistant vocal dans une certaine famille de produits, la musique», souligne Leslie Griffe de Malval, analyste gérant chez Finaltis.
Sony embarquera Google Assistant dans son enceinte LF-S50G, contrôlable à la voix, mais aussi par le geste grâce à un capteur de mouvements. L'objet, résistant à l'eau, trouvera sa place dans la cuisine ou la salle de bains. Pratique pour lancer un morceau de musique ou se faire dicter une recette… Autre intérêt : elle est compatible avec les téléviseurs Android et les barres de son de Sony. Qui sont donc pilotables par la voix depuis l’enceinte lorsqu’on lui demande. «OK Google, lance le dernier épisode de Narco sur Netflix».
Concurrence d'Amazon
Panasonic a quant à lui dégainé les SC-GA10, avec lequel il mise sur un son de haute qualité. La célèbre marque d'audio JBL se lance elle aussi dans les enceintes connectées Elle a dévoilé trois modèles différents, les Link 10, 20 et 300.
Même si la firme s’attaque timidement à d’autres segments. Philips TV intègre directement Google Assistant dans son nouveau téléviseur OLED Série 9. Et le constructeur sud-coréen LG a annoncé que ses prochains appareils électroménagers (lave-linge connectés, aspirateurs-robots...) pourraient être lancés à la voix depuis Google Assistant.
Google n’est pas le seul, alors que Harman Kardon (propriété de Samsung) a lui aussi présenté lors l’IFA une enceinte de musique intégrant, quant à elle, Amazon Alexa. Au même moment, outre-Atlantique, Sonos, annonçait la sortie prochaine de ses propres enceintes connectées. C’est une demi-surprise, alors que ce spécialiste des enceintes multiroom travaille avec Amazon depuis plusieurs mois. En attendant l’arrivée d’un autre géant sur le terrain des enceintes connectées, Apple, avec HomePod.