Impôts: une nouvelle étude confirme le grand écart entre la France et Allemagne
Selon Coe-Rexecode, les prélèvements que l’on retrouve dans les comptes des entreprises sont supérieurs de 185 milliards d’euros de ce coté-ci du Rhin. Cela tient en grande partie aux cotisations sociales à la charge des employeurs.
Trois semaines avant la présentation du budget 2018, les économistes de Coe-Rexecode ont comparé le niveau des prélèvements obligatoires en France et en Allemagne. Sans surprise, les impôts et taxes sont plus élevés dans l’Hexagone qu’outre-Rhin. Globalement, en 2015, le taux de prélèvements obligatoires représentait 45,9 % du PIB en France contre 38,8 % en Allemagne.
Mais surtout, en terme de montant, la différence est impressionnante. L’institut chiffre l’écart des prélèvements qui grèvent les coûts de production entre la France et l’Allemagne à 185 milliards d’euros chaque année quand on rapporte l’économie de nos voisins à la taille de celle de l’Hexagone. Outre-Rhin, ces impôts et taxes représentaient 9,3% du PIB alors qu’ils atteignaient 17,7% du revenu national en France.
Un écart «significatif »
Les économistes de Coe-Rexecode se sont focalisés sur les impôts, taxes et cotisations que l’on retrouve dans le compte de résultat des entreprises. Ce sont les prélèvements qui grèvent la compétitivité du tissu productif français et qui participent certes, au financement de la protection sociale, mais aussi au creusement du déficit commercial français. Il s’agit des cotisatons sociales versées par les employeurs, la taxe sur les salaires, les impôts calculés sur la masse salariale et d’autres prélèvements comme la cotiation sur la valeur ajoutée des entreprises et l’impôt foncier.
Même si la comparaison avec notre voisin ne tient pas compte des crédits d’impôt - dispositif courant en France mais inexistant de l’autre côté du Rhin -, l’écart avec l’Allemagne reste «significatif », assurent les économistes de Coe-Rexecode. Il « s’explique en partie par la différence de structure des cotisations sociales, largement à la charge des employeurs en France et à la charge des salariés en Allemagne ».
Pas d’effet impôt sur les sociétés
Les cotisations sociales acquittées par les entreprises en France sont supérieures de 106 milliards d’euros à celles payées par les entreprises allemandes. Les impôts assis sur les salaires représentent un surcoût de 37 milliards d’euros pour les entreprises hexagonales et les impôts fonciers une dépense plus importante de 33 milliards d’euros.
L’impôt sur les sociétés en revanche, ne pèse pas beaucoup dans la différence entre les prélèvements qui pèsent sur les entreprises françaises et leurs homologues allemandes - 7 milliards d’euros seulement -, alors que le projecteur est pourtant souvent mis sur ce prélèvement.
GUILLAUME DE CALIGNON