Moins de cinq mois après la résolution européenne du 17 mai condamnant la détention illégale des migrants, Viktor Orbán subit un nouveau camouflet après le rejet de la requête magyaro-slovaque demandant un traitement de faveur sur les quotas de migrants, que Budapest et Bratislava refusent d’appliquer. La Hongrie a douze mois pour régulariser sa situation, sinon elle risque une forte amende. Un verdict jugé “irresponsable” et “scandaleux” par le ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó.

“Manque de volonté”

“Ce n’est pas l’UE qui a joué avec le droit européen mais le gouvernement magyar qui subit les conséquences de son obstination. Cette décision ne s’applique pas immédiatement, mais Orbán devra s’y plier à un moment ou à un autre”, affirme Index. “Budapest a tenté par tous les moyens de se décharger de sa part de solidarité dans la crise migratoire, mais la Cour rappelle la Hongrie à son bon devoir”, appuie 444. Pour ce titre, le fait qu’autant de pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie, la Suède et l’Autriche multiplient les critiques envers le manque de volonté de Budapest est tout sauf un hasard.

Du côté des médias pro-gouvernement, c’est un tout autre son de cloche. “La directive sur les quotas n’a reçu aucune approbation officielle et contrevient aux règlements européens sur lesquels Bruxelles se base comme ça l’arrange pour condamner Budapest. Les instances communautaires n’ont absolument pas tenu compte de la situation particulière de la Hongrie”, réplique le site Origo. Un autre pure player pro-Orbán voit dans cette décision des “gratte-papier de Bruxelles” un “plan machiavélique” fomenté par George Soros, qualifié de “bonne fée gaucho-libérale” et de “caresseur de migrants”.

Orbán au pied du mur

Réagissant au jugement de Strasbourg lors d’une conférence tenue ce midi avec le ministre de la Justice, László Trocsányi, Péter Szíjjártó a affirmé à la tribune que Budapest se préparait à livrer une “vraie bataille judiciaire commençant dès à présent”, selon ses termes, repris par l’agence officielle MTI. L’Italie et la Grèce ont respectivement accueilli 8 402 et 19 243 des 120 000 réfugiés dont le partage avait été adopté en 2015 à la majorité qualifiée par le Conseil européen des ministres de l’Intérieur. La Hongrie et la Slovaquie qui contestaient cette disposition se retrouvent désormais au pied du mur.