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Nicolas Dupont-Aignan a rallié Marine Le Pen entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Nicolas Dupont-Aignan a rallié Marine Le Pen entre les deux tours de l'élection présidentielle.
CHAMUSSY/SIPA

"J'ai fait le geste historique" : Dupont-Aignan ne regrette pas l'alliance avec Marine Le Pen

Confidences

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Nicolas Dupont-Aignan est convaincu d'avoir fait un "geste historique" en ralliant Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle. Le patron de Debout la France reste pourtant toujours aussi isolé...

« J’ai fait le geste historique ! » Même si quatre mois ont passé - et qu’il a pris de longues vacances -, Nicolas Dupont-Aignan reste convaincu d’avoir signé un coup de maître en ralliant Marine Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle... « Je ne vois sincèrement pas comment j’aurais pu me dérober, baisser les bras face au mondialisme destructeur de Macron », claironne l’ex-candidat de Debout la France (DLF) devant son thé matinal. « Je l’ai fait par conviction ! Imaginez que je n’aie pas choisi. Ça aurait été un déchaînement chez les souverainistes, les patriotes. »

Pourtant, le déchaînement a bien eu lieu, y compris chez des souverainistes choqués de voir Dupont-Aignan subitement à tu et à toi avec Marine Le Pen. Sa décision a provoqué une hémorragie chez les cadres de son parti, qu’il entend « reconstruire » cet automne. Au-delà du reniement de ses engagements passés - lui qui avait plusieurs fois martelé son « incompatibilité » avec le FN -, son choix était stratégiquement risqué. Pactiser avec la candidate frontiste, c’était en effet tuer la petite niche qui lui permettait d’exister politiquement : « Ni système, ni extrêmes ».

Je n’avais pas pris assez de coups, j’étais un personnage un peu lisse.
Nicolas Dupont-Aignan

Du coup, on lui pose la question : au moment où il apporte son soutien à Marine Le Pen - qui lui promet d’en faire son Premier ministre -, croit-il vraiment que celle-ci gagnera ? « Non... », lâche-t-il. « Mais je me dis en conscience que je ne dois pas me reprocher d’être responsable d’un échec. Et j’ai pris date face à Macron. » Oui, car non seulement Dupont-Aignan ne regrette rien, mais il est aussi convaincu d’avoir marqué des points... « C’est mon baptême du feu. Je n’avais pas pris assez de coups, j’étais un personnage un peu lisse. Maintenant, j’ai prouvé à mon électorat que je portais réellement le combat contre le système », se rengorge-t-il.

Pourtant, les lendemains sont difficiles. Nicolas Dupont-Aignan a certes été (difficilement) réélu député de l’Essonne en juin, mais il est toujours aussi isolé à l’Assemblée nationale. Marine Le Pen cherche à former un groupe mais est loin du seuil réglementaire de 15 députés , d’où son besoin de renforts. Dupont-Aignan ne dit pas non mais assure qu'il n’est « pas pressé ». Lui veut d’abord « bâtir un programme commun » pour tisser « l’alliance des républicains et des patriotes ». Pas gagné, entre un FN en plein doute et une droite laminée par Emmanuel Macron...

En attendant, le patron de Debout la France se réclame d’une « opposition totale » au chef de l’Etat, « un type dangereux » selon lui. « C’est un gouvernement de classe. Ça finira très mal car c’est un pouvoir arrogant. » Il résume son credo : « Il faut rassembler ceux pour qui tout ne s’achète pas. Pour Macron, tout s’achète ! Le pouvoir, les voix, les médias... » D’aucuns lui reprocheront pourtant de n’avoir pas hésité à se vendre à Marine Le Pen, un jour de mai 2017.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne