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Au Pérou, l’ancien président Humala rattrapé par son passé sulfureux

Human Rights Watch publie un rapport accablant sur les violations des droits de l’homme commises par les soldats sous les ordres du capitaine Humala durant le sanglant conflit avec le Sentier lumineux.

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Publié le 07 septembre 2017 à 17h05, modifié le 07 septembre 2017 à 17h05

Temps de Lecture 2 min.

L’ancien président péruvien Ollanta Humala, à Lima en mai.

Le passé rattrape l’ancien président péruvien Ollanta Humala (2011-2016). Depuis juillet, il est en détention préventive, lui et son épouse Nadine Heredia, soupçonnés de financement illicite de campagne électorale. La multinationale du bâtiment Odebrecht leur aurait versé 3 millions de dollars (2,5 millions d’euros) à la demande du Parti des travailleurs brésilien de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.

Cette histoire de gros sous n’est pas la seule à hanter les nuits du lieutenant-colonel Humala. Lors de la « sale guerre » contre les terroristes maoïstes du Sentier lumineux, il était en première ligne dans la région du Haut-Huallaga, en Amazonie péruvienne. En 1992, il utilisait un nom de guerre pour cacher son identité, « capitaine Carlos ». Il combattait dans le « bataillon antisubversif 313 », dont une des bases était située à Madre Mia (Alto Huallaga).

Preuves compromettantes

Human Rights Watch (HRW) publie, jeudi 7 septembre, un rapport accablant sur les graves violations des droits de l’homme commises par les soldats sous les ordres d’Ollanta Humala. Des témoins avaient été soudoyés pour ne pas compromettre sa candidature à la présidence de la République. Maintenant, les preuves et les témoignages de victimes, de leurs proches et de militaires s’accumulent, en dépit du refus du ministère de la défense de répondre aux questions.

En mai, des soldats aux ordres du capitaine Humala ont avoué à la télévision qu’ils avaient assassiné des détenus. Ils ont démembré leurs corps et les ont remplis de pierres avant de les jeter dans le fleuve Huallaga. Un paysan a été brûlé vif, des femmes ont été violées. Dix-huit suspects de terrorisme ont été enterrés vivants. Des cas de disparition forcée sont documentés. HRW a mené sa propre enquête, a interrogé des victimes, des témoins, la procureure en charge de l’affaire et un ancien haut fonctionnaire à la défense. Une photo prise au début des années 1990 montre Ollanta Humala devant un groupe de militaires, arborant fièrement le tee-shirt de la base de Madre Mia. Les preuves « compromettent directement Humala dans les atrocités commises de manière crédible », affirme HRW.

Le sanglant conflit avec le Sentier lumineux continue à obséder et à diviser l’opinion péruvienne. Les partisans de l’ancien autocrate Alberto Fujimori (1990-2000) détiennent une large majorité au Parlement. Ils revendiquent la défaite infligée aux terroristes et minimisent les crimes commis par l’armée et les forces de l’ordre. A Lima, un musée de la mémoire évoque les blessures béantes des années de plomb, qui ont fait près de 70 000 morts.

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