ANALYSE | Près d’1 club sur 2 en déficit après le mercato: quels sont les bons et les mauvais élèves dans les 5 grands championnats?
Menacé de sanctions par l’UEFA en raison du principe de fair-play financier, le PSG a «perdu» quasi 350 millions d’euros lors de la dernière fenêtre de transfert, tandis que son rival de Ligue 1, l’AS Monaco, a engrangé des bénéfices pour près de 300 millions! Mais qu’en est-il des autres?
- Publié le 08-09-2017 à 12h24
S’il a fermé ses portes il y a déjà une semaine, le mercato estival n’en reste pas moins sujet à la mode… et à débats. Entre l’ombre du fair-play financier qui plane sur les obscures mais non-moins onéreux montages financiers du Paris Saint-Germain et la décision prise récemment par la très prestigieuse Premier League anglaise de fermer son mercato plus tôt l’année prochaine, le marché des transferts n’en finit plus de passionner les foules.
+ RELIRE | Fair-play financier : une enquête ouverte sur le PSG
+ RELIRE | Un milliard et demi dépensé cet été… Le football anglais en éclaireur sur un mercato qui se finit plus tôt
1 milliard de déficit pour les 5 plus mauvais élèves
Surfant sur la vague, l'observatoire du football CIES a sorti cette semaine une petite comparaison des «balances comptables» des clubs participants aux 5 grands championnats européens: Premier League anglaise, Liga espagnole, Bundesliga allemand, Serie A italienne et Ligue 1 française.
La formule est on ne peut plus simple: le montant total des achats de joueurs réalisés durant ce mercato, moins le montant total perçu pour la vente de joueurs.
Le CIES a ainsi calculé que, sur les 98 clubs qui composent des 5 grands championnats, 40 d'entre eux affichent une balance négative.
Et à ce petit jeu, sans surprise, le mauvais élève s'appelle PSG. Avec 343 millions d'euros de déficit, en ce compris la somme dépensée pour le transfert de Kylian Mbappé (qui ne sera versée, selon une clause spéciale, que lors de la prochaine saison), le club parisien s'expose ainsi à une lourde sanction de l'UEFA, eu égard aux principes du fair-play financier.
Le fair-play financier pour les nuls
* il s'agit d'une règle établie en 2011 par l'UEFA et qui a pour but d'empêcher les clubs de vivre au-dessus de leurs moyens en réalisant des dépenses excessives qui mettent en péril leur existence sur le long terme;
* la règle est simple: un club ne peut pas dépenser plus d'argent qu'il n'en gagne (via les transferts sortants, les droits TV, les primes perçues lors des compétitions, les contrats de sponsorings, la billetterie, les produits dérivés), avec une tolérance de 30millions d'euros de déficitsur une période de 3 ans;
* les injections de capitaux par de riches propriétaires ou bienfaiteurs sont, quant à elles, plafonnées;
* en cas de non-respect de la règle, un club s'expose aux sanctions suivantes: simple blâme, expulsion des compétitions européennes, interdiction de transfert.
Derrière le PSG, au rang des mauvais élèves, on retrouve toute une série de clubs habitués à la scène européenne: l'AC Milan (-189 millions€), Manchester United (-186 millions€), Manchester City (-173 millions€) et Chelsea (-106 millions€). À eux cinq, ils totalisent donc 997 millions d'euros de déficit en termes de transferts de joueurs, rien que sur la période juillet/août 2017! Point commun entre ces quatre clubs et le PSG? Ils appartiennent tous aux nouvelles puissances financières du football: Qatar (PSG), Chine (AC Milan), Èmirats arabes unis (Manchester City) USA (Manchester United) et Russie (Chelsea).
Si grâce à leurs plantureux revenus TV notamment, les clubs anglais devraient pouvoir passer sous la barre des 30millions de déficit autorisés par l’UEFA dans le cadre du fair-play financier, le club lombard cher à Silvio Berlusconi devra vendre quelques maillots de plus pour s’assurer une non-sanction des instances dirigeantes européennes. Quant à Paris, l’énormité des sommes dépensées a, comme signalé plus haut, d’ores et déjà encouragé l’UEFA à enquêter sur le club qatari et ses bilans comptables.
La «pépite» qui change tout
À l'opposé, c'est un autre club français qui détient la palme: l'AS Monaco et son président russe ont bénéficié de leur super parcours en Ligue des champions et de leur titre de champion de France chipé au tout-puissant PSG pour s'offrir quelques énormes transferts sortants cet été. Mbappé (135 millions + 45 millions de bonus), Keita (70 millions), Mendy (58 millions), Bernardo Silva (50 millions), Bagayoko (45 millions),… Tous sont partis pour des sommes astronomiques, ce qui permet au club principautaire d'engranger un bonus cet été de 289 millions d'euros.
Dortmund (+110 millions€) et Lyon (+72 millions€) complète ce podium des meilleurs élèves de ce mercato, au pied duquel on retrouve le Real Madrid (+47 millions d'euros). Point commun entre ces quatre clubs? Ils ont bénéficié essentiellement de la vente d'une star à un coût mirobolant: Mbappé (de Monaco au PSG pour 145 millions + 35 millions de bonus), Dembélé (de Dortmund à Barcelone pour 105 millions + 42 millions de bonus), Lacazette (de Lyon à Arsenal pour 53 millions) et Morata (du Real à Chelsea pour 80 millions). Il est en cela étonnant de voir que le Barça, malgré les 222 millions d'euros reçus du PSG pour le transfert de Neymar, reste en négatif de 6 millions !
On comprend néanmoins pourquoi, au regard de ces chiffres, les clubs européens se livrent depuis quelques saisons une course folle à la future pépite qui, malgré un coût d’investissement parfois énormissime, pourra rapporter (très) gros à son club le jour où le joueur sera revendu ) plus gourmand…
+ RELIRE | ANALYSE | 2017, le mercato de tous les records : chiffres fous et course à la pépite à l'ombre du fair-play financier