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Climat : la terrible inconséquence américaine

Editorial. Alors que l’ampleur des désastres météorologiques ne cesse d’augmenter, la croisade de Donald Trump contre les régulations environnementales est une menace pour le monde.

Publié le 08 septembre 2017 à 11h45, modifié le 08 septembre 2017 à 17h24 Temps de Lecture 2 min.

Le président américain Donald Trump et le gouverneur du Texas Greg Abbott, à Austin le 29 août.

Editorial du « Monde ». Le Texas ne s’est encore pas relevé des inondations catastrophiques causées par l’ouragan Harvey que la Floride s’apprête à affronter Irma, le plus puissant cyclone tropical jamais formé dans le bassin Atlantique et dont les îles antillaises de Barbuda, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, presque entièrement dévastées, ont déjà fait l’amère expérience. Mais alors que les effets du changement climatique en cours – élévation du niveau de la mer, intensification des précipitations, etc. – rendent la côte est des Etats-Unis singulièrement vulnérable aux événements météorologiques extrêmes, la nouvelle administration américaine demeure sourde et aveugle à l’évidence scientifique.

Cela tient de l’ironie et de la catastrophe : en la personne de Donald Trump, les Américains ont élu un président climatosceptique au moment où les manifestations du réchauffement deviennent une plaie ouverte pour eux-mêmes. L’ignorance, la paresse intellectuelle ou l’aveuglement idéologique et sectaire du chef de l’Etat américain ont des conséquences pour les Etats-Unis et contribuent à détériorer l’image du pays et sa capacité de leadership à l’extérieur. C’est un moment triste de l’histoire américaine.

Selon les statistiques fédérales, en moyenne, dix désastres météorologiques, coûtant chacun plus d’un milliard de dollars, se sont produits chaque année entre 2012 et 2016 – c’est deux fois plus qu’entre 1980 et 2016. De nombreux paramètres sont, certes, en cause (densification du peuplement, installation de biens en zone côtière, etc.), mais l’impact du réchauffement ne peut plus être nié ou relativisé.

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Ailleurs dans le monde, ses effets se font sentir plus durement encore, et les récentes séquences de catastrophes environnementales, toutes aggravées par le dérèglement climatique, donnent toute la mesure de l’enjeu climatique. Comment espérer maintenir un semblant de stabilité au monde dans un climat réchauffé de 3 °C, alors que les effets d’une élévation d’à peine un degré de la température moyenne – soit le niveau actuel de réchauffement, par rapport à la période préindustrielle – nous semblent déjà passablement ingérables ?

Mesure symbolique

De toutes les croisades du président Donald Trump, celle menée contre les régulations environnementales prises par la précédente administration n’est pas la moindre. En témoigne, par exemple, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris. Tout ce qui a été fait par le président Obama semble devoir être défait. Jusqu’à son décret de juin 2015, dont le seul objectif était d’encadrer la construction d’infrastructures… en zone inondable. Comble de l’ironie, le président Trump l’a abrogé deux semaines avant qu’Harvey ne déverse sur le Texas ses pluies diluviennes.

Cette inconséquence américaine est une grave menace pour les Etats-Unis et pour le reste du monde. Le président français, Emmanuel Macron, semble en avoir pris la mesure et entend faire jouer à Paris un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique. La présentation, le 6 septembre, en conseil des ministres, du projet de loi engageant la fin de l’exploitation du pétrole et du gaz sur le territoire français va dans ce sens.

Mais la mesure demeure symbolique : pour faire pièce à la démission américaine et redonner du souffle à la lutte contre le réchauffement, le plus douloureux reste à faire. Parce que l’absence des Etats-Unis dans cette affaire rend, chaque jour, plus difficile une bataille pour le climat qui est, chaque jour, plus nécessaire.

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