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SONDAGE. L’image de Le Pen durablement abîmée

Les prestations de Marine Le Pen pendant la campagne ont endommagé sa stature présidentielle, selon un sondage Ifop pour le JDD.

David Revault d’Allonnes , Mis à jour le
Marine Le Pen, ici à Brachay, a une très mauvaise image dans l'opinion
Marine Le Pen, ici à Brachay, a une très mauvaise image dans l'opinion © Reuters

L’année 2017 marque-t-elle le coup d’arrêt à la progression du Front national ? C’est ce que semblent indiquer les résultats du sondage Ifop pour le JDD publié dimanche, consacré à la perception qu’ont les Français de l’avenir présidentiel de Marine Le Pen. Sur l’ensemble des sondés, les réponses sont sans appel : 66% d’entre eux estiment qu’elle est "sectaire", 56% qu’elle n’est pas "attachée aux valeurs démocratiques", 59% qu’elle ne "comprend pas les problèmes des gens", 65% qu’elle n’est pas compétente, 68% qu’elle n’a pas "des solutions pour sortir le pays de la crise" et 73% qu’elle n’a pas "l’étoffe d’un président".

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À l’évidence, les prestations de la candidate du FN, et notamment lors du débat télévisé d’entre-deux-tours , sont passées par là. En mars 2017, 34% des sondés estimaient qu’elle avait "l’étoffe" d’un chef de l’État : ils ne sont plus que 27%. "Marine Le Pen a perdu dans toute une série de segments où le FN avait percé aux élections intermédiaires et qu’on pouvait rassembler sous le vocable de France du travail, mais qui ont estimé qu’elle n’avait pas du tout la carrure", résume Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

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Au chapitre des pronostics et souhaits de candidature et de victoire à la présidentielle, les chiffres ne sont guère plus engageants pour la leader d’extrême droite. Ainsi, 59% des sondés ne souhaitent pas qu’elle "soit candidate" et 71% ne veulent pas davantage qu’elle "soit élue un jour" à l’Élysée. Elle demeure néanmoins solidement installée dans le paysage : 81% des sondés estiment qu’elle sera bien candidate, même s’ils ne sont que 25% à penser qu’elle sera élue un jour chef de l’État.

Un parti "seul contre tous"

Les sympathisants frontistes, eux, continuent à y croire. Dur comme fer : ils sont 98% à considérer qu'elle est "attachée aux valeurs démocratiques", 97% à penser qu'elle "comprend les problèmes des gens" et 94% qu'elle est "compétente" et qu'elle dispose de "solutions pour sortir de la crise" ; enfin, 86% d'entre eux estiment qu'elle a "l'étoffe" d'une présidente. Mais ils sont bien les seuls. "Elle n'a aucune crédibilité en dehors du FN, estime Frédéric Dabi. C'est le problème de ce parti, qui est seul contre tous alors qu'il s'agit précisément, dans une présidentielle, de rassembler différentes sensibilités politiques." Subsistent cependant des nuances selon la proximité politique des sondés. Si les plus proches du PS et de La République en marche demeurent les plus hostiles, en tout point, à la présidente du FN, les sympathisants de La France insoumise et des ­Républicains : 35% des premiers et 45% des seconds estiment que Le Pen est "attachée aux valeurs démocratiques" ; 29% et 45% considèrent respectivement qu'elle "comprend les problèmes des gens". Ce qui démontre, selon Frédéric Dabi, la persistance de "passerelles" entre ces ­électorats.

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