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Le sauvetage des banques laissera une ardoise de 40 milliards à l’Etat espagnol

La Banque d'Espagne calcule que l’Etat ne pourra récupérer que 14 milliards sur les 54 milliards injectés dans la remise à flot du système bancaire durant la crise.

Par Cécile Thibaud

Publié le 8 sept. 2017 à 15:39

Le sauvetage du secteur financier espagnol devrait coûter quelque 40 milliards d’euros à l’Etat espagnol. C’est le calcul fait par la Banque d'Espagne dans un rapport qui vient d’être rendu public. L’organisme revoit les comptes de la crise et livre les données, arrêtées au 31 décembre 2016.

Il calcule que 54,353 milliards d’euros publics (ainsi que près de 10 milliards du fonds de garantie, alimenté par les banques) ont été injectés dans le système depuis le début de la crise. Pour le moment, seuls 3,873 milliards sont revenus dans les caisses publiques. Les auteurs du rapport calculent qu’à terme l’Etat devrait récupérer 10,402 milliards de plus, soit un total de 14,275 milliards. Ce qui signifie qu’ils donnent pour perdus 40 milliards d’euros de fonds publics.

Un sujet sensible

Le coût du sauvetage des banques est un sujet sensible en Espagne. D’autant que le ministre de l’économie Luis de Guindos avait assuré au départ que l’opération ne coûterait « pas un centime au contribuable ». Mais les chiffres officiels de la Banque d'Espagne dessinent un autre panorama.

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Lors d’une comparution devant le parlement en juillet dernier l’actuel gouverneur de la Banque d'Espagne, Luis Maria Linde, avait reconnu les erreurs commises par son organisme, admettant que le superviseur n’avait pas adopté de mesures drastiques face à la bulle de crédits immobiliers qui s’est créée au moment du boom du début des années 2000.

« Ne pas sauver les banques aurait signifié un authentique désastre pour l’économie et pour l’emploi  ».

« On pensait que les déséquilibres pourraient se corriger de façon graduelle », a-t-il expliqué. Mais la mobilisation de fonds publics pour venir au secours des banques et caisses d’épargne en péril a été la meilleure solution selon le gouverneur de la banque d'Espagne : « Ne pas sauver les banques aurait signifié un authentique désastre pour l’économie et pour l’emploi », assure-t-il, rappelant que laisser tomber les caisses d’épargne aurait signifié la disparition des dépôts et la ruine des petits épargnants.

La vente de Bankia, principale voie pour récupérer la mise publique

La principale voie pour récupérer la mise publique devrait être la vente de Bankia . L’Etat espagnol possède actuellement 65,9 % du capital de la quatrième banque espagnole qui avait été renflouée en urgence en 2012, recevant 22,4 milliards d’euros par l’intermédiaire du Fonds de résolution bancaire.

Cinq ans après, l’entité assainie et libérée de bonne partie de ses actifs problématiques prépare l’entrée en bourse partielle. Mais la valeur estimée des parts de l’Etat n’est que de 9,26 milliards, bien en deçà de la somme apportée pour son sauvetage.

Cécile Thibaud (Correspondante à Madrid)

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