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Biodiversité

Pourquoi les chauves-souris foncent-elles dans les façades des bâtiments ?

Une équipe de chercheurs a voulu comprendre pourquoi les chauves-souris ne semblent pas percevoir les façades des bâtiments. L'animal serait victime d'un "piège sensoriel"...

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Une Myotis myotis en plein vol

Il n'est pas rare de voir des chauves-souris foncer dans un building.

© Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Il n'est pas rare de découvrir des cadavres de chauves-souris au pied des buildings, ou très gravement blessées après une collision à pleine vitesse avec un bâtiment. Une équipe de chercheurs a tenté de comprendre pourquoi de tels évènements se produisent. Selon leur étude publiée le 8 septembre 2017 dans la célèbre revue Science, l'architecture des façades des bâtiments est largement en cause.

Des échos qui sont bien trop déviés pour être entendus par les chauves-souris

Dans un premier temps, les scientifiques ont placé des chauves-souris grands murins (Myotis myotis) dans un couloir rectangulaire et sombre. Au niveau d'un virage, ils ont déposé une plaque de métal. Grâce à une caméra infrarouge, ils ont observé que 19 des 21 chiroptères avaient foncé dans la plaque (voir vidéo ci-dessous, en anglais) alors que l'utilisation de l'écholocation aurait évité cela si la surface avait été rugueuse. Pour les chercheurs, la plaque est si lisse que les ultrasons sont réfléchis bien trop loin de l'animal qui ne peut pas entendre l'écho : on parle alors de piège sensoriel. La chauve-souris, sans le retour de ses vocalisations, pense que celles-ci sont parties se perdre dans le lointain et par conséquent, que la voie est libre.

Les scientifiques ont procédé au même test mais avec une plaque de métal déposée horizontalement. Ils n'ont relevé aucun problème, ces surfaces planes étant communes dans la nature (par exemple, les plans d'eau). De plus, même si l'animal s'approche de la plaque avec l'idée de se désaltérer, il le fait avec lenteur évitant ainsi les blessures. Les chercheurs ont également placé une plaque de métal verticale dans la nature, dans un lieu peuplé par trois autres espèces de chauves-souris. Les résultats ont été identiques à ceux obtenus avec les Myotis myotis.

Adaptés en conséquence les bâtiments qui bordent les routes migratoires

Si aucune chauve-souris n'a été blessée lors de cette expérience - elles volaient à une allure bien trop faible -, celles qui évoluent en ville et percutent un bâtiment se brisent bien souvent la mâchoire ou une aile lorsqu'elles ne meurent pas sur le coup. Pour les chercheurs, les buildings qui bordent les routes migratoires des chauves-souris doivent adopter une surface adaptée permettant leur localisation par les chiroptères. Des systèmes de dissuasion, émettant des ultrasons, peuvent également permettre d'éviter ces incidents.

Par ailleurs, il n’y a pas que les chauves-souris qui souffrent de pièges sensoriels. L’un des plus connus est dans doute la lumière artificielle qui, la nuit tombée, attire les oiseaux et les insectes et leur font perdre leur trajectoire.

Crédit : Youtube / Science Magazine

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