Le Royaume-Uni épinglé pour la vente d'armes au "régime algérien répressif"

L'Algérie est toujours sous la botte de la dictature militaire.

L'Algérie est toujours sous la botte de la dictature militaire. . dr

Le gouvernement britannique vient d'être épinglé par l'ONG Campaign Against Arms Trade, pour la vente d'armes à des "régimes répressifs" ou des "pays controversés en matière de droits de l'Homme". L'Algérie figure sur cette liste noire des "régimes répressifs" ayant acquis des armes britanniques.

Le 11/09/2017 à 10h50

Le gouvernement britannique se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques des ONG internationales. En cause, la vente pour près de 5 milliards de livres sterling d'armes et équipements militaires à des "régimes jugés répressifs" ou des "pays controversés en matière de droits de l'Homme", rapporte le quotidien d'information britannique "The Guardian".

Parmi ces "régimes répressifs", pointés par l'ONG Campaign Against Arms Trade (CAAT), citée par "The Guardian", figure celui de l'Algérie. "L’État algérien a en effet acheté un hélicoptère militaire en septembre 2015 pour un montant de 195 millions de livres sterling (265 millions d’euros)", indique la même publication, épinglant par la même occasion les régimes chinois, saoudien et azerbaïdjanais.

"Le Royaume-Uni a constamment armé plusieurs des régimes les plus brutaux et les plus autoritaires au monde, et un certain nombre [d'entre eux] ont été invités à Londres pour acheter des armes", a certifié Andrew Smith, membre de l'ONG Campaign Against Arms Trade.

"Ces ventes d'armes ne sont pas moralement neutres, elles constituent un signe clair de soutien politique et militaire pour les régimes auxquels elles sont vendues. Le gouvernement a joué un rôle absolument central et a toujours placé les exportations d'armes vers les despotes et les dictateurs en préséance sur les droits de l'Homme", charge CAAT.

Une charge qui tombe au moment où un vif échange oppose par médias interposés le Général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, et le politologue algérien, Noureddine Boukrouh, qui a accusé dernièrement l'ANP d'être "l'armée du président Bouteflika" et non de "la République algérienne". Dans un article posté sur sa page Facebook, et dont le360 s'est fait l'écho récemment, M. Boukrouh, ancien ministre, s'en est pris directement au général Gaïd Salah, en le mettant en garde contre un nouveau cycle répressif à l'encontre du peuple algérien.

"Vous avez tiré sur le peuple le jour de l’indépendance puis après, lors du coup d’Etat de 1965, en octobre 1988, en 2001… C’en est assez!", s'est insurgé M. Boukrouh. "Cette armée a perdu des milliers de "djounouds" dans la lutte contre le terrorisme et tué des dizaines de milliers d’Algériens passés au terrorisme. Jusqu’à quand l’armée algérienne fera-t-elle la guerre aux Algériens innocents ou "égarés", alors que même cet "égarement" est le fruit de vos choix, de votre aveuglement, de votre incompétence", s'est-il interrogé, insinuant de manière à peine voilée que ce sinistre scénario risquerait de se reproduire en cas de nouveau coup d'Etat militaire.

Par Ziad Alami
Le 11/09/2017 à 10h50