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Le ministre Benjamin Griveaux diagnostique des "névroses" à ceux qui suivent Mélenchon
Benjamin Griveaux est secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances
Capture d'écran France Inter

Le ministre Benjamin Griveaux diagnostique des "névroses" à ceux qui suivent Mélenchon

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Tandis qu'Emmanuel Macron a déjà qualifié ses adversaires politiques de "fainéants, cyniques et extrêmes", le secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux a ajouté son grain de sel ce lundi 11 septembre, en ciblant cette fois les manifestants qui défileront avec Jean-Luc Mélenchon contre les ordonnances Travail.

Manifestement persuadés de constituer la seule force politique non extrémiste, les représentants de La République en marche (LREM) montrent une certaine difficulté à accepter qu'on ne soit pas d'accord avec eux. Invité ce lundi 11 septembre dans la matinale de France Inter, Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, a fait le service après-vente de la fameuse phrase d'Emmanuel Macron sur "les fainéants, les cyniques et les extrêmes".

Comme le ministre Christophe Castaner la veille, Benjamin Griveaux assure que le mot de "fainéants" ne s'adressait "pas aux Français". En revanche, contrairement à son collègue du gouvernement, lui ne dit pas que le Président pensait à ses prédécesseurs Hollande, Sarkozy et Chirac "mais aux gens comme Jean-Luc Mélenchon, comme Marine Le Pen ou Eric Ciotti". Et de développer : "Les fainéants, les cyniques et les extrêmes, on en a eu la preuve par l'exemple ce week-end : ce sont ceux qui ont fait que depuis 30 ans ce pays n'a pas bougé, n'a pas su mettre en place des réformes parfois difficiles".

En clair, Benjamin Griveaux, élu PS pendant sept ans en Saône-et-Loire - quand son parti détenait le pouvoir -, accuse Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen d'avoir mis la France en panne.

Mélenchon "se nourrit du mal et du malheur des gens"

Interrogé en particulier sur Jean-Luc Mélenchon, le macroniste ne mâche pas ses mots, estimant que l'opposant "se nourrit du mal et du malheur des gens". Et ne se prive pas de la pique devenue incontournable contre la France insoumise, atteignant le point Venezuela en 15 secondes alors qu'il évoque les manifestations prévues contre les Ordonnances travail, ce mardi 12 septembre puis le 23 : "La liberté de manifestation, j'y suis très attaché, et il est normal qu'on puisse manifester. Au Venezuela, dont Jean-Luc Mélenchon est un adepte et un fan, quand on est dans la rue pour manifester son mécontentement, on va jusqu'à risquer sa vie. Pas en France". Conclusion du secrétaire d'Etat, grand seigneur : "Les gens ont parfaitement le droit de défiler dans la rue demain et dire le mal qu'ils pensent de ce projet d'ordonnances."

Benjamin Griveaux illustre encore, quelques minutes plus tard, cette capacité à entendre les critiques lors de la séquence des questions des auditeurs. L'un d'entre eux s'émeut que l'invité, membre du gouvernement, en ait appelé aux bénévoles pour venir au secours des populations touchées par l'ouragan Irma alors que justement son gouvernement est critiqué de plusieurs côtés pour sa mauvaise gestion de la catastrophe. Le secrétaire d'Etat s'énerve : "Je suis content que dans ce pays on puisse encore être généreux et solidaire (...) Et je laisse ceux qui sont confrontés à leurs passions tristes - et manifestement cet auditeur et certains de vos auditeurs le sont - à leurs passions tristes (...), et je les laisse à leurs névrosesj'imagine qu'ils seront dans la rue avec Jean-Luc Mélenchon le 23". Un diagnostic que les opposants aux ordonnances Travail apprécieront sans doute...

Voir l'intégralité des réponses de Benjamin Griveaux aux auditeurs (la séquence "névroses" à partir de 4'52) :

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne