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Le squelette d'un grand chef viking découvert en Suède est en réalité celui d'une femme

Le Draken Harald Harfagre, plus grand drakkar actuellement construit des temps modernes, le 17 septembre 2016 à New York. (Photo d'illustration)

Le Draken Harald Harfagre, plus grand drakkar actuellement construit des temps modernes, le 17 septembre 2016 à New York. (Photo d'illustration) - Thos Robinson - Getty Images North America - AFP

Alors que le squelette d'un guerrier Viking de Birka, en Suède, a longtemps été considéré comme celui d'un homme, de récentes analyses révèlent le contraire.

A la fin du 19e siècle, l’archéologue suédois Hjalmar Stolpe découvre la tombe de ce qu’il suppose être un guerrier viking, à Birka en Suède. Entouré d’une épée, d’une hache, d’une lance, de deux chevaux et de plusieurs instruments de tactique militaire, le squelette semble en effet être celui d’une importante figure militaire viking.

A l’époque, les archéologues et historiens en concluent que c’est un homme, en raison notamment de cet équipement militaire enterré à ses côtés. Or, de récentes analyses prouvent tout le contraire: le guerrier était en réalité une guerrière.

"C'est en réalité une femme, d’une trentaine d’années, relativement grande, mesurant environ 1,70 mètre", explique ainsi au média suédois The Local Charlotte Hedenstierna-Jonson, archéologue de l’université d’Uppsala, co-auteure des résultats publiés début septembre dans l’American Journal of Physical Anthropology.

Il y a quelques années, alors qu’Anna Kjellström, ostéologiste à l’université de Stockholm, étudie le squelette pour un projet, elle remarque que les os des joues sont très fins pour ceux d’un homme. De même, les hanches ressemblent à celles d’une femme.

Une absence de chromosomes Y

Une étude approfondie des os est alors menée, de même qu’une analyse ADN. Les résultats présentent alors une absence de chromosomes Y, confirmant que le squelette est bien celui d’une femme, et que les os proviennent du même individu.

"Cette image d’un guerrier mâle dans une société patriarcale a été renforcée par des traditions de recherches et des pré-conçus contemporains", soulignent les chercheurs dans leur étude. "De ce fait, le sexe biologique de l’individu a été pris pour acquis."

"C’était probablement inhabituel (pour une femme d’être une figure militaire)", concède Charlotte Hedenstierna-Jonson, "mais dans ce cas précis, cela dépendait sans doute plus de son rôle dans la société et de sa famille, qui étaient plus importants que son genre."

La scientifique précise également qu’à l’annonce des premiers résultats, certaines personnes ont continué à douter de la véracité de leur découverte, avançant que les os auraient pu provenir d’une autre tombe.

"Les résultats de cette étude incitent à la prudence quant aux généralisations qui peuvent être énoncées vis-à-vis des ordres sociaux dans les sociétés anciennes", rappelle l’équipe dans son rapport.

Liv Audigane