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Cancer

Diagnostic de cancer : un signe de richesse ?

LA CHRONIQUE DU PR KHAYAT. Les Américains les plus aisés seraient plus susceptibles d’être diagnostiqués de certains cancers que les Américains plus pauvres, suggère une étude.

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Diagnostic de cancer et richesse

Les auteurs de cette étude avancent l’hypothèse que les personnes aisées financièrement se verraient proposer plus de tests, dans l’objectif, pour certains centres médicaux, "d'accroître les activités commerciales".

© DURAND FLORENCE/SIPA

Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière. 

Une étude suggère que les Américains plus aisés seraient plus susceptibles d’être diagnostiqués de certains cancers que les Américains plus pauvres. Non pas que les plus riches aient véritablement plus de risques de développer un cancer mais plutôt parce qu’ils sont mieux suivis au niveau médical. Cette étude a été publiée dans la revue New England Journal of Medicine.

Les chercheurs de l’Institute for Health Policy and Clinical Practic de Dartmouth ont souhaité comparer le nombre de diagnostics de quatre types de cancers (sein, prostate, mélanome et thyroïde) dans les comtés aux revenus les plus élevés (revenu annuel médian supérieur à 75.000 dollars) et les comtés aux plus faibles revenus (revenu annuel médian inférieur à 40.000 dollars). Résultats : les comtés riches enregistraient des taux de diagnostic beaucoup plus élevés que les comtés pauvres, bien que le taux de mortalité combiné soit similaire partout ; selon les chercheurs, cette dernière donnée indiquerait qu’il y a un taux semblable de développement de ces cancers dans les comtés riches et dans les comtés pauvres.

Les auteurs de cette étude avancent l’hypothèse que les personnes aisées financièrement se verraient proposer plus de tests, dans l’objectif, pour certains centres médicaux, "d'accroître les activités commerciales". Selon eux, le dépistage du cancer est pourtant un domaine où la surmédicalisation peut être délétère, entraînant un surdiagnostic et un traitement potentiellement inutile. Ces chercheurs proposent, pour éviter la surmédicalisation, de supprimer le modèle traditionnel américain de rémunération à l'acte, de rendre publique les conflits d'intérêts financiers pouvant concerner certains médecins et d’adopter une approche globale différente des soins médicaux aux Etats-Unis.

Les précédentes chroniques du Pr Khayat :

Cancer : les inégalités se creusent entre pays riches et pauvres

Cancer : les inégalités dans la vaccination contre les HPV chez les adolescentes américaines

L'immunothérapie fera-t-elle augmenter le coût des traitements anti-cancer ?

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