Omrane, un jeune Syrien de 4 ans, blessé dans un bombardement à Alep le 17 août 2016

Omrane, un jeune Syrien de 4 ans, blessé dans un bombardement à Alep le 17 août 2016

afp.com/MAHMOUD RSLAN

Il est le symbole du martyr du peuple syrien. Visage couvert de sang et de poussière, regard perdu, les mains sagement posées sur ses genoux... Le petit Omran Daqneesh avait été filmé le 18 août 2016 après un raid aérien menée contre les rebelles d'Alep. Son image, mélange d'innocence et d'horreur, avait fait le tour du monde.

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Un an après, l'enfant de 6 ans a été retrouvé par France 2. Le garçonnet n'a jamais quitté la ville, reprise par le régime de Bachar el-Assad en décembre dernier. Il est sur le point de faire sa première rentrée scolaire. Vêtu d'un tee-shirt multicolore, il raconte les instants qui ont suivi le bombardement de son immeuble et qui lui ont valu plusieurs cicatrices. "Je me rappelle juste que la lumière s'est éteinte d'un seul coup et que le portable de papa s'était cassé (...) Je n'ai pas eu peur."

Des cheveux rasés et un nouveau prénom

A l'époque, les images d'Omran sur son ambulance avaient déclenché une émotion mondiale. Dans cette guerre de l'image, l'enfant est devenu un enjeu de communication.

Omran

Omran

© / France 2

Selon France 2, la famille d'Omran s'est vue proposer jusqu'à 10 000 euros pour de nouvelles photos de l'enfant ou des interviews exclusives. Le père d'Omran a toujours rejeté ces propositions. "Je ne cherchais pas la publicité, je ne voulais pas qu'on l'utilise de cette façon-là", explique-t-il. Afin de préserver son anonymat, Mohammed Daqneesh a rasé les cheveux de son fils et rebaptisé Ahamada pendant quelques mois.

Prisonnier d'une guerre de l'image

Mais l'enfant reste prisonnier des stratégies de communication des différents camps. Si la rébellion a essayé d'utiliser l'image d'Omran, c'est désormais le régime syrien qui se sert l'image du petit garçon. Au printemps dernier, l'enfant est réapparu sur les chaînes de télévision favorables au régime syrien. "Chaque demande d'interview [de la famille] est gérée par le ministère de l'information", précise France 2.

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Quand on l'interroge sur le bombardement qui a frappé son immeuble, le père d'Orman doute de la responsabilité des armées syriennes et russes. Il condamne également l'utilisation de l'image de son fils par les rebelles. Mohammed Daqneesh s'exprime-t-il librement? Des opposants au régime en doutent. L'intéressé, lui, récuse toute pression.

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