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Affaire du selfie de singe, suite et fin : les droits d’auteur seront partagés

Le macaque qui s’était pris en photo avec un appareil laissé au pied d’un arbre recevra 25 % des revenus générés par l’image, via des œuvres de charité protégeant son habitat.

Publié le 14 septembre 2017 à 16h26, modifié le 15 septembre 2017 à 06h58 Temps de Lecture 2 min.

Selfie fait par le singe Naruto sur l’île de Sulawesi, en Indonésie, en 2011.

En 2011, un macaque indonésien du nom de Naruto volait un des appareils du photographe britannique David J. Slater, en mission sur l’île de Sulawesi, et se prenait en photo sans le faire exprès. En 2014, le visage souriant et ultra-expressif du primate devenait viral, en grande partie par sa présence sur Wikimedia, la base de données de photos libres de droits de Wikipedia, qui considère alors que l’image est libre, car prise, techniquement, par un animal.

On vous avait parlé de cette affaire en février 2016. L’ONG de défense des animaux PETA poursuivait le photographe en justice pour que l’animal soit reconnu comme l’auteur de la photo, car c’est lui qui avait appuyé sur le déclencheur. La justice américaine l’avait déboutée. Elle ne considérait pas les animaux comme des auteurs. Ils ne pouvaient en aucun cas être protégés par la législation sur les droits d’auteur.

PETA n’a pas abandonné le combat juridique et a fait appel, ce qui a abouti, lundi 11 septembre, à un compromis qu’elle qualifie d’historique. Dans un communiqué commun, PETA et David Slater annoncent s’être mis d’accord pour que le photographe reverse 25 % « de tous les revenus provenant de l’utilisation ou de la vente des selfies du singe à des œuvres de charité qui protègent l’habitat de Naruto et d’autres macaques indonésiens », une espèce en voie d’extinction.

Premier compromis du genre

L’ONG n’a pas réussi à faire en sorte que le macaque soit reconnu comme l’auteur de la photo, mais considère que le procès « a lancé une grande conversation internationale sur la nécessité d’étendre les droits fondamentaux aux animaux pour leur bien, et pas en réponse à la façon dont les exploitent les humains ».

Ce compromis, le premier en son genre, était une piste que le spécialiste de la propriété intellectuelle Alexandre Zollinger avait envisagée dans un article du Monde consacré à la photo de Naruto : un « intéressement en ­nature », formalisé par contrat, qui viserait l’amélioration du bien-être de l’artiste ou de ses congénères.

Depuis la réserve de Tangkoko, sur l’île indonésienne de Sulawesi, Naruto et ses congénères seront les bénéficiaires de ces retombées financières dont ils ignorent l’existence. Celles-ci dépendront de la commercialisation du selfie par David Slater. Le passage du selfie par Wikimedia et sa viralité l’ont rendu omniprésent en ligne, sans qu’ils ne rapportent quoi que ce soit au photographe free-lance. Et à l’entendre raconter au Guardian qu’il n’a pu venir au procès car il n’avait pas assez d’argent et qu’il réfléchissait à se reconvertir en « promeneur pour chiens », on imagine que les retombées définitives seront en fait assez maigres.

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