POLEMIQUE Les populistes allemands vantent l'armée nazie

Alexander Gauland, chef de file du parti d'extrême-droite AfD, a créé le scandale outre-Rhin en défendant le droit d'être "fier des performances des soldats allemands durant la 2e Guerre mondiale".
Les Dernières Nouvelles d'Alsace - 15 sept. 2017 à 13:40 - Temps de lecture :
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Le parti d'Alexander Gauland, l'AfD, est crédité de 10 à 12% des suffrages pour les élections législatives du 24 septembre. Photo AFP
Le parti d'Alexander Gauland, l'AfD, est crédité de 10 à 12% des suffrages pour les élections législatives du 24 septembre. Photo AFP

La polémique gonflait en Allemagne ce vendredi après des propos vantant l'armée nazie prononcés par Alexander Gauland, chef de file du parti nationaliste allemand AfD, crédité dans les sondages de 10% à 12% des voix aux élections législatives de dimanche prochain.

"Le droit d'être fiers"

"Si les Français ont le droit d'être fiers de leur Empereur (Napoléon) et les Britanniques de (l'amiral Horatio) Nelson et du (Premier ministre Winston) Churchill, alors nous avons le droit d'être fiers des performances des soldats allemands durant la 2e Guerre mondiale", a-t-il asséné lors d'un meeting électoral le 2 septembre, dont la vidéo a été diffusée jeudi soir dans les médias allemands.

La déclaration a provoqué l'indignation dans un pays où la quasi-totalité des forces politiques ont accepté dans l'après-guerre un travail de repentance sur la période nationale-socialiste. "L'armée s'est battue pour les assassinats à Auschwitz, a répondu Volker Beck, des Verts. Les seuls dont on peut être fiers, ce sont les rares soldats résistants et les déserteurs."

"Militariste de l'ultra-droite"

"Je ne peux pas imaginer comment on peut être fier, même partiellement, de millions de morts, de crimes de guerre barbares et de la destruction de toute l'Europe", a renchéri le chef des députés sociaux-démocrates, Thomas Oppermann, qui a qualifié l'ancien membre de la CDU (le parti d'Angela Merkel) de "militariste de l'ultra droite".

Vice-président de l'AfD et l'un des deux dirigeants de la campagne pour les législatives du 24 septembre, Alexander Gauland a radicalisé ces derniers mois le discours, déjà anti-migrants, anti-islam et anti-euro, de la formation d'extrême droite en appelant fin août à se "débarrasser" en Anatolie d'une secrétaire d'Etat d'origine turque.