Publicité

Quand des visiteurs de musées tombent nez à nez avec leur sosie

C'est un jeu à mode. Des amateurs d'art cherchent et trouvent d'étranges ressemblances avec des personnages , ces selfies permettent à certaines toiles de connaître une seconde vie grâce aux réseaux sociaux.

S'ils ne pouvaient plus se voir en peinture, ce n'était pas le jour pour aller au musée. Ces visiteurs sont tombés sur leurs doubles dans des tableaux souvent vieux de plusieurs siècles. Et plutôt que de prendre leur jambe à leur cou, d'entamer la lecture du Portrait de Dorian Gray ou de s'attaquer à de longues études de généalogie, ils ont préféré se prendre en selfie devant ces frères et sœurs d'un autre temps.

Tout a commencé en 2012 avec ce jeune homme-ci dessus (celui de droite, NDLR), Max Galuppo, qui visitait le Philadelphia Museum of Art. Quand soudain, l'ami qui l'accompagnait lui lance comme une blague: «Tu vois cette peinture, là? Elle te ressemble comme deux gouttes d'eau». Cette huile sur toile datant de 1562 et probablement peinte en Italie s'appelle Portrait d'un noble avec un gantelet de duel. Qu'à cela ne tienne il ne se démonte pas et décide même de revenir plus tard en costume d'époque.

Et si ces selfies, parfois complètement proscrits par certains établissements, étaient le meilleur moyen pour des œuvres parfois oubliées de trouver une seconde vie? Voire de redonner goût au musée à la jeune génération. Attention toutefois à ne pas déclencher des catastrophes en tentant de cadrer d'un peu trop près les œuvres. Depuis la découverte de Max Galuppo et des centaines de milliers de partages sur les réseaux sociaux, de nombreux visiteurs, souvent jeunes, sont venus se prendre à leur tour en photo devant ce noble au gantelet de duel.

Depuis 2012, ces doubles portraits de parfaits inconnus devant des toiles étrangement ressemblantes se multiplient. Et de fait, ces portraits deviennent immédiatement des petits phénomènes dans le monde de l'art. Réunis sous la bannière «Doppleganger» qui signifie sosie, ou encore «time travelling», ces visiteurs de musée postent leurs étranges clichés sur les réseaux sociaux. Voici quelques-uns de ces clichés les plus mémorables:

Ben Clark s'est lui aussi retrouvé dans un portrait du XVIe siècle, datant de 1572. Difficile toutefois d'imiter l'air austère de Vincenzo Guarignoni capturé dans cette toile du musée de Cleveland.

Si ce n'est l'habillement, la ressemblance est frappante. Le regard, la coiffure, les traits de la bouche et du visage, cette visiteuse pourrait avoir servi de modèle à ce portrait datant de 1891. The broken Pitcher (La cruche cassée, NDLR) a pourtant été peint par William-Adolphe Bouguereau, mort en 1905. Le tableau est accroché aux murs du Fine Arts Museums of San Francisco aux États-Unis depuis 1972.

Ce hallebardier ferait mieux de se méfier, car un sérieux concurrent pourrait bien lui voler la vedette. La barbe est équivalente. La tenue est au moins aussi auguste et fière d'un côté du tableau comme de l'autre. Il n'y a guère que le port de la chemise, venue remplacer l'armure, qui pourrait départager les deux sosies.

Jude Law n'a qu'a bien se tenir, car en voici un qui a peut-être découvert l'illumination en même temps que son sosie. Sur ce tableau exposé au Louvre, voici Jean Baptiste Henrio Lacordaire, mort en 1861 et portraituré par Théodore Chassériau 20 ans plus tôt. Probablement afin d'indiquer qu'il ne souhaitait pas lui-même se faire moine, le jeune homme a décidé de porter un marqueur clair de notre époque sur cette photo. Pas toujours évident il est vrai d'écrire des histoires basées sur les voyages dans le temps sans s'emmêler les pinceaux...

Quand des visiteurs de musées tombent nez à nez avec leur sosie

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
15 commentaires
  • e g.

    le

    la cruche cassée...pas de doute

  • Le Rôdeur

    le

    C'est vrai que c'est impressionnant...

  • Paul Emiste

    le

    Assez incroyable!

À lire aussi

Pissarro l'anarchiste, l'impressionnisme ligne dure

Pissarro l'anarchiste, l'impressionnisme ligne dure

LA GALAXIE IMPRESSIONNISTE (6/8) - Pionnier de la première exposition impressionniste avec Monet et Degas, Camille Pissarro fut le seul à renoncer définitivement au Salon. Il fera figure de maître pour Cézanne et Gauguin, et s'aventurera dans le pointillisme auprès de Seurat et Signac.