Jusqu'ici, on savait que plus de 90% de la population mondiale respirent un air pollué. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait révélé en 2016 la répartition géographique de la pollution de l'air, montrant que la majeure partie des zones les plus "à risques" se situent dans des pays en développement, 4,5 milliards d'humains respirant un air deux fois plus toxique que le seuil d'alerte. Mais jusqu'ici, on ignorait l'impact concret sur l'espérance de vie.

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3,1 ans de moins

Selon une étude publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les habitants du nord de la Chine vivent 3,1 années de moins que ceux du sud, dans une zone où les pollueurs de l'air sont 46% plus concentrés.

La pollution de l'air dans le monde en 20187, d'après l'Organisation mondiale de la Santé

La pollution de l'air dans le monde, d'après l'Organisation mondiale de la Santé

© / OMS

En rouge, les zones les plus polluées, en vert les moins polluées.

Cette étude comparative tend donc à prouver que chaque dizaine de microgrammes de polluants chimiques dans l'air réduit l'espérance de vie de 0,6 an, en raison des complications cardio-respiratoires que la pollution entraîne.

"Villages du cancer"

"Ces résultats renforcent nos certitudes sur l'impact de la pollution sur la santé humaine, à l'instar des conclusions que l'on avait pu tirer sur la consommation de cigarettes depuis plusieurs décennies", écrit l'un des auteurs de l'étude, Michael Greenstone, directeur des études sur l'énergie à l'université de Chicago.

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Cette étude visait à constater l'impact de la fameuse "loi de la rivière Huai". Dans ces régions pauvres qui longent ce fleuve, le gouvernement avait fourni du charbon gratuit pour faire face au froid de l'hiver. Ce qui avait créé un taux de mortalité dans ces villages, surnommés "villages du cancer".

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