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Libération de Loup Bureau: "Il y a eu des menaces et des intimidations" en détention

Loup Bureau à son arrivée à Paris dimanche 17 septembre

Loup Bureau à son arrivée à Paris dimanche 17 septembre - BFMTV

Après avoir été expulsé de Turquie à l'issue de 51 jours de détention, Loup Bureau est arrivé en France dimanche matin. À son arrivée à l'aéroport, il a accepté de répondre à quelques questions concernant ses conditions de détention.

Il aura été détenu durant 51 jours dans une prison turque. Le reporter français Loup Bureau est arrivé dimanche matin peu avant 9 heures à l'aéroport de Roissy CDG où il a été accueilli par ses proches. 

Visiblement très fatigué, Loup Bureau s'est dit "très soulagé d'être revenu". "Ça a été un peu une surprise pour moi d’être libéré", a-t-il ajouté, précisant avoir été "jusqu'au bout dans l'incertitude de pouvoir rentrer". Celui-ci a également accepté de répondre à quelques questions concernant ses conditions de détention, qui étaient au départ "un peu compliquées". "Il y a eu des menaces, des intimidations, mais je n'ai pas été maltraité", a-t-il fait savoir.

Une semaine de garde à vue difficile 

Selon le jeune journaliste de 27 ans, c'est à partir du moment où Emmanuel Macron a demandé sa libération que la situation s'est améliorée. "Les gardiens ont commencé à comprendre que je n’étais pas un terroriste et que les faits qui m’étaient reproché n’étaient pas vrais", a-t-il expliqué. Accusé d'appartenir à "une organisation terroriste armée" par la Turquie, Loup Bureau avait été interpellé le 26 juillet à la frontière turco-irakienne après la découverte de photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement considéré comme une émanation du PKK, donc comme "terroriste" pour Ankara). 

"J’ai été en garde à vue pendant six jours avant d’aller en prison. C’est à ce moment-là que ça a été plus compliqué. En ce qui concerne la prison, je dois dire que j’ai été bien traité. J’avais de quoi manger, les gardiens étaient à ma disposition", a-t-il poursuivi. 

Le journaliste très éprouvé 

Le président de la République, qui avait demandé fin août la "libération rapide" du reporter à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan l'a appelé ce dimanche. "Il m'a dit de profiter des prochains jours, de me reposer", a assuré Loup Bureau. 

Le père du journaliste s'est lui aussi exprimé devant la presse, ajoutant que lors de sa semaine de garde à vue, son fils avait été traité comme "les prisonniers kurdes" et avait donc subi "des sévices physiques et psychologiques". Les choses se sont ensuite "normalisées" en prison. 

Néanmoins, même si ses conditions de détention ont été "satisfaisantes", l'isolement et le "poids psychologique de la gravité des accusations" portées contre lui l'ont beaucoup éprouvé, a souligné au micro de BFMTV Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Par ailleurs, depuis l'annonce de sa libération vendredi, Loup Bureau a d'abord dormi dans le commissariat, "sur une chaise", puis dans l'aéroport d'Istanbul samedi, "dans un centre de rétention pour personnes en voie d'expulsion", a fait savoir Christophe Deloire. 

M.P