Prague n’accueille aucun réfugié, mais estime en faire assez

Milan Chovanec, ministre tchèque de l'Intérieur, estime que personne ne peut reprocher au pays un manque de solidarité. [EURACTIV.cz]

La République tchèque n’a aucun réfugié depuis plus d’un an, contrairement à ses obligations légales. Et le jugement de la Cour européenne de justice n’a rien changé à sa position. Un article d’Euractiv République tchèque.

Les poursuites en justice de la République tchèque, la Hongrie et la Pologne par la Commission européenne sont imminentes.

Le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, est cependant convaincu que son pays en fait assez. « La République tchèque est prête à poursuivre son assistance intensive à l’Italie, à la fois sur son territoire et dans les pays tiers d’où proviennent les migrants », a-t-il déclaré.

C’est également ce qu’il a dit au Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, qui était en visite à Prague la semaine dernière. Celui-ci a pour sa part indiqué que l’immigration est une « question sensible » et que les opinions des deux pays divergeaient sur le sujet. Il a cependant estimé qu’il fallait « penser à d’autres moyens de coopérer ».

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L’aide tchèque

Prague et Rome préparent un projet commun sur la réintégration des réfugiés en Côte d’Ivoire. « Nous fournirons une aide matérielle à cette région, notamment dans les secteurs des logements et des soins de santé », a expliqué Hana Malá, porte-parole du ministère tchèque de l’Intérieur.

Le Premier ministre tchèque a par ailleurs souligné que depuis le début de la crise, « un million d’euros ont été versés par la République tchèque au service de garde-côte libyen, et le même montant pour les activités de lutte contre le trafic d’êtres humains dans le Sahel ».

Comme l’Italie, le gouvernement de Prague estime que le renforcement des garde-côtes libyen est un élément clé pour stopper la vague de migrants arrivant en Europe. C’est aussi pour cette raison que la République tchèque a participé, à hauteur d’un million d’euros, via le Fonds d’affectation spéciale pour l’Afrique.

Le traitement des réfugiés en Libye est toutefois extrêmement critiqué par les ONG et certains représentants de l’UE. Le gouvernement reconnu par la communauté internationale, à Tobruk, ne contrôle pas tout le territoire national. Cela n’empêche pas l’accord sur la formation des garde-côtes d’être solide, assure néanmoins l’eurodéputé Tomáš Zdechovský (PPE), qui assure que l’accord a été négocié en présence de plus de représentants de plus de 40 tribus libyennes.

Prague  s’est également félicité des initiatives italiennes et libyennes pour limiter les activités des ONG.

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Solidarité irréprochable

La migration est l’un des sujets abordés par Jean-Claude Juncker lors de son discours sur l’état de l’Union, le 13 septembre. Le président de la Commission a appelé les États membres à se montrer plus solidaires avec l’Afrique, notamment via le Fonds d’affectation spéciale.

Un appel similaire avait été lancé la semaine dernière par Dimitris Avramopoulos, commissaire à la migration, qui avait aussi menacé de poursuivre la République tchèque en justice si elle n’accueillait pas de réfugiés via le mécanisme de réinstallation.

Le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec, a rétorqué que la République tchèque était activement engagée en Méditerranée.

« Personne ne peut nous reprocher un manque de solidarité. La République tchèque a déjà montré sa solidarité. Notre aide est efficace et cible des problèmes réels », a-t-il affirmé sur Twitter.

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