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La Californie se déclare « Etat sanctuaire »

Malgré les menaces de l’administration Trump, les élus du « golden state » ont décidé de limiter les contacts entre les polices locales et l’agence fédérale chargée des expulsions de sans-papiers.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 17 septembre 2017 à 21h52, modifié le 17 septembre 2017 à 21h52

Temps de Lecture 2 min.

La Californie s’est déclarée « Etat sanctuaire » pour protéger les immigrants en situation irrégulière. Si les villes « sanctuaires » sont désormais des centaines aux Etats-Unis, contrecoup de la volonté de l’administration Trump d’expulser les sans-papiers, c’est le premier Etat à décider de se doter de cette dénomination sur l’ensemble de son territoire.

Le Sénat de l’Etat le plus peuplé du pays (39 millions d’habitants, dont 38 % de Latinos) a adopté samedi 16 septembre le projet de loi qui faisait l’objet d’un débat animé depuis des mois. Il limite les contacts entre les services de police des collectivités locales et la police fédérale, chargée de l’immigration. En cas d’infraction au code de la route par exemple, les agents ne pourront pas demander aux contrevenants de présenter leur titre de séjour.

Le texte, appelé « Loi sur les valeurs californiennes », a été approuvé malgré l’opposition des shérifs républicains et les menaces de l’administration Trump de couper les subventions aux entités « sanctuaires ». Le gouverneur démocrate, Jerry Brown, devrait le promulguer, d’autant qu’à sa demande, il a été nettement édulcoré par rapport à la version initiale présentée un mois après l’élection de Donald Trump.

Dans un premier temps, il était question d’interdire aux collectivités locales d’utiliser la moindre ressource pour partager des informations ou arrêter des sans-papiers, à moins qu’ils ne soient soupçonnés de crimes graves. In fine, le texte autorise la police de l’immigration à pénétrer dans les prisons de comtés pour interroger les suspects. Les polices locales pourront aussi partager leurs informations et transférer les clandestins aux autorités fédérales s’ils ont été condamnés dans les quinze années précédentes.

Pour ses opposants, le California Values Act est un signe de laxisme qui, selon l’expression du directeur de la police de l’immigration, Thomas Homan, « met en danger la sécurité des Californiens ». Sur Twitter, des appels vengeurs se sont multipliés, appelant à supprimer tout financement fédéral à l’Etat, sixième économie du monde.

Le vote est une nouvelle confirmation du rôle qu’entend jouer la Californie – cet Etat compte quelque 2,7 millions de sans-papiers –, celui de leader de la « résistance » à l’administration Trump, notamment sur l’immigration. Indignés par les menaces du président de mettre fin dans les six mois au programme qui protège les jeunes « Dreamers », enfants d’immigrés entrés aux Etats-Unis avant l’âge de 16 ans, le gouverneur Brown et les parlementaires ont pris des mesures d’urgence le 12 septembre. Trente millions de dollars (25 millions d’euros) ont été débloqués pour aider les jeunes à renouveler leur statut avant que tombe le couperet.

Sur les 800 000 jeunes concernés par la décision annoncée par M. Trump le 5 septembre, 220 000 se trouvent en Californie, soit un « Dreamer » sur quatre. Comme l’a indiqué le président du Sénat de l’Etat, Kevin de Leon, il n’est pas question de « laisser les tendances xénophobes d’un individu » [c’est-à-dire M. Trump] remettre en question les « progrès accomplis en Californie pour intégrer les migrants ».

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