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Députés En Marche : de nouvelles têtes qui vont peser

Ces jeunes élus vont être en première ligne sur les prochains grands textes qui arrivent à l’Assemblée. 

Par Isabelle Ficek

Publié le 17 sept. 2017 à 23:59

Ces cinq députés de La République En marche (LREM) seront en première ligne lors des discussions sur le projet de loi antiterroriste, sur le projet de loi de finances ou le budget de la Sécurité sociale. Portraits.

Sacha Houlié

A vingt-huit ans, le député de la Vienne, originaire des Deux-Sèvres, est l’un des juniors de l’Assemblée. Mais aussi l’un de ceux qui a dû dès cet été, assumer la fonction très exposée de vice-président, chargé, donc, de diriger les débats dans l’Hémicycle en lieu et place du président du Palais-Bourbon, François de Rugy, lorsque ce dernier est empêché. Un baptême du feu durant lequel cet ex-avocat d’affaires en droit de la construction et fils d’ouvrier ne s’est pas, contrairement à d’autres, brûlé les ailes. Sans doute aidé, assure-t-il, par ses années de militantisme au MJS tendance Strauss-Kahn, avec d’autres futurs députés LREM de «la bande de Poitiers », parmi lesquels Stéphane Séjourné, conseiller politique d’Emmanuel Macron à l’Elysée. C’est avec l’un d’eux, Pierre Person, que Sacha Houlié a fondé fin 2015 Les Jeunes avec Macron avant de devenir délégué national d’En Marche.

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Membre de la Commission des lois, il entend monter au créneau sur la loi antiterroriste , la future police de sécurité quotidienne et «démasquer les impostures des oppositions, l’une ultra-laxiste, l’autre qui s’affiche ultra-sécuritaire mais dont l’efficacité n’a jamais été démontrée ». Il regrette que LREM, trop sur la défensive, n’ait tiré « aucun bénéfice politique » de la loi de moralisation de la vie politique .

Vice-président, il veut assurer la «sérénité des débats » mais aussi participer à la réforme du travail parlementaire, pour l’accélérer. Assez représentatif de ces jeunes députés macronistes très impatients. Et aussi désireux désormais d’en découdre. 

Amélie de Montchalin

C’est elle qui lors du séminaire des députés LREM, lundi et mardi, va présenter à l’ensemble des députés du groupe le budget. Ce «texte fondateur du quinquennat», dit-elle, «un vrai texte politique car il va cadrer tous les moyens que l’on se donne pour porter les transformations voulues par Emmanuel Macron. »

A trente-deux ans, la députée de l’Essonne, ex-HEC, Harvard Kennedy School, ex-économiste chez BNP Paris chargée de travailler sur la crise de la zone euro, ancienne directrice de la prospective chez AXA, est la «whip » de la majorité à la Commission des finances. A elle, donc, de coordonner le travail des commissaires des finances LREM. Et puis avec cette « majorité politiquement composite » - elle-même vient du centre-droit, ex-tête chercheuse du think tank  juppéiste La Boîte à idées-, elle réfléchit, en tandem avec Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, aux mesures qu’ils vont mettre en avant. « Lui a la vision des arbitrages de l’exécutif, moi de l’équilibre politique du groupe », dit-elle.

Elle va marteler en interne et dans les médias le pourquoi de ce budget et tenter de «retourner les débats pour sortir du dogme », insiste-t-elle : «Le problème, ce n’est pas l’ISF, c’est l’investissement ; le problème, ce ne sont pas les APL, c’est l’offre de logement ; le problème, ce n’est pas l’assistanat comme le dit Wauquiez mais de pouvoir retrouver du travail ». Un rôle ultra-politique. 

Stanislas Guérini

Les Français ne le savent peut-être pas, mais ils l’ont tous déjà vu. Stanilas Guérini était le Monsieur Loyal de la cérémonie de la victoire d’Emmanuel Macron à la Pyramide du Louvre. C’est dans un tout autre rôle désormais qu’ils vont voir ce marcheur de la première heure - le député de Paris en est l’un des fondateurs et architecte du mouvement dans la capitale - très proche d’Ismaël Emelien, aujourd’hui conseiller spécial du président de la République, issu de ce petit noyau soudé derrière Dominique Strauss-Kahn au moment de la primaire du PS pour 2007.

A trente-cinq ans, cet ancien HEC, entrepreneur puis cadre dirigeant dans une entreprise de services, est porte-parole du groupe En Marche à l’Assemblée et membre de la Commission des finances, à un moment «particulier » du quinquennat, souligne-t-il. Un « momentum », avec le projet de loi de finances «qui donne du sens aux réformes structurelles qu’on veut mener ». Il travaille aussi au  .

Le porte-parolat ? Une «vitrine », dit-il pour faire de la «pédagogie utile ». Utile et désormais offensive promet-il, face aux oppositions. 

Olivier Véran

Ancien député PS de l’Isère - il était le suppléant de l’ex-ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso -, Olivier Véran a, tôt, rejoint Emmanuel Macron et co-coordonné son projet santé. Alors pour ce neurologue, praticien hospitalier, mais aussi rapporteur général de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée, les semaines qui viennent vont être marquées par ce qu’il voit comme «un acte politique majeur »: la présentation du budget de la Sécurité sociale. Rompu à l’exercice, Olivier Véran, trente-sept ans, veut, dans ce rôle de rapporteur général, «être le plus collectif possible » afin que les députés s’emparent de ce budget, «le travaillent, le façonnent », dit-il.

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Autre volet de sa fonction, le travail quotidien avec les ministres chargés du budget de la Sécurité sociale. Il souhaite lui «apporter une touche, une note » comme lorsqu’il a pu, rapporteur pour les dépenses de ce budget lors du mandat passé, décrocher des crédits afin de créer des «hôtels hospitaliers » destinés aux familles des patients. Il compte pouvoir mettre l’accent sur une «politique de prévention ambitieuse ». 

Coralie Dubost

A trente-quatre ans, cette juriste fait partie des marcheurs qui ont rejoint le mouvement dès sa naissance et n’avaient jamais eu d’engagement politique. Très investie - elle a démissionné de la Montpellier Business School pour faire la campagne -, elle est rapidement devenue la référente d’En Marche dans l’Hérault et c’est aussi là qu’elle a été élue député avec 60,45 % des voix. 

Désormais membre de la Commission des lois, mais aussi vice-présidente du groupe LREM à l’Assemblée, chargée des relations avec le gouvernement, Coralie Dubost est l’un des visages d’En Marche qui va régulièrement prendre la lumière pour défendre la loi antiterroriste qui arrive dans l’Hémicycle la semaine prochaine. « Droit-de-l’hommiste », comme elle le dit elle-même, donnant beaucoup de prix aux libertés individuelles - elle a enseigné les libertés fondamentales à l’université de Montpellier - Coralie Dubost dit avoir évolué et compris tous les enjeux pour cette loi lors des auditions des corps de police, de renseignement et de gendarmerie. Viscéralement attachée à la nécessité pour elle de sortir de l’état d’urgence mais aussi à la « responsabilité politique d’avoir un dispositif pour maintenir une capacité à la lutte contre la menace terroriste », elle estime que le texte est « arrivé à un vrai point d’équilibre ». Elle en veut pour preuve que l’opposition à gauche le juge ultra-sécuritaire et à droite, laxiste.

Isabelle Ficek

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