Emmanuel Macron, le 15 septembre 2017 à l'Elysée

Emmanuel Macron, par l'intermédiaire du GSPR, avait déposé plainte contre Thibault Daliphard pour harcèlement.

afp.com/LUDOVIC MARIN

Emmanuel Macron a peut-être bien fait d'annoncer le retrait de sa plainte contre Thibault Daliphard. Le 15 août dernier, l'Elysée annonçait très officiellement, par le biais d'un communiqué de presse, qu'une action avait été intentée à l'encontre du photographe de presse people, pour harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée, alors que le président de la République profitait de quelques jours de vacances dans le sud-est de la France. L'Elysée l'accusait d'avoir tenté de s'introduire dans la propriété privée dans laquelle séjournait Emmanuel Macron, ce que le photographe a toujours nié.

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Un mois plus tard, l'Elysée changeait de braquet. Décision avait finalement été prise de retirer la plainte, dans un souci "d'apaisement". Dossier clôt, relayait alors la presse, dont L'Express. C'était sans doute aller un peu trop vite en besogne. Ce lundi, Mediapart affirme que la plainte d'Emmanuel Macron, issue d'un signalement du Groupe de sécurité de la présidence de la République [car le chef de l'Etat ne peut porter plainte personnellement] a été classée sans suite.

Un retrait de plainte sans grande valeur

Cette information, si elle ne contredit pas la communication de la présidence, vient en amoindrir la portée. Contacté, l'avocat de Thibault Daliphard confirme ces faits à L'Express. "J'ai reçu vendredi un courrier du 11 août de la part du parquet de Marseille me faisant savoir que l'affaire était classée pour défaut d'infraction", relate le conseil. Selon lui, aucune mention d'un quelconque retrait de plainte ne venait appuyer la décision de la justice.

Cette justification signifie que la justice a considéré, au-delà de tout retrait de plainte, qu'aucun des faits reprochés à Thibault Daliphard n'étaient constitutifs d'une infraction. Il est en effet nécessaire de rappeler qu'en l'état, un retrait de plainte n'implique en aucun cas un arrêt des poursuites. Seules deux exceptions existent en droit français, en dehors de la médiation pénale: l'injure et la diffamation. Deux faits qui n'étaient pas reprochés par le président de la République au photographe. Quand bien même l'Elysée avait retiré sa plainte par "souci d'apaisement", le juge restait totalement fondé à rechercher la commission d'une éventuelle infraction, dès lors que l'information judiciaire avait été ouverte.

Egalement joint, l'Elysée s'est refusé à tout commentaire sur cette fameuse décision du parquet de Marseille. La plainte a été retirée le 4 septembre, fait savoir le palais: "le président a dû considérer que le sujet était derrière lui et souhaitait apaiser les choses". L'information a été relayée 10 jours plus tard par Challenges. Un article signé de la main de l'éditorialiste Nicolas Domenach, le jour où 14 éditorialistes ont été reçus, selon Le Monde, à l'Elysée par son nouveau-porte-parole, Bruno Roger-Petit. Trois jours après le classement sans suite du parquet de Marseille.

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