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Téléphonie mobile : seul 60 % du territoire français est parfaitement couvert

L’Arcep, le régulateur des télécommunications, publie une carte et de nouveaux indicateurs de performance des opérateurs sur le territoire français.

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Publié le 18 septembre 2017 à 10h00, modifié le 19 septembre 2017 à 06h39

Temps de Lecture 3 min.

Une antenne-relais de téléphonie mobile, le 1er mars à Toulouse.

Capte-t-on parfaitement dans toutes les rues de Sauvagny, petit village de l’Allier ? Quel réseau de téléphonie mobile est-il le plus performant à Bègles dans la banlieue de Bordeaux ? Peut-on même téléphoner à l’intérieur des immeubles de tous les arrondissements de Paris ? L’Arcep, qui régule les télécommunications, a mis en ligne lundi 18 septembre de nouvelles fonctionnalités sur son site monreseaumobile.fr permettant d’analyser les performances des quatre opérateurs, Orange, Free (dont Xavier Niel, le fondateur, est actionnaire à titre personnel du Monde), Bouygues Telecom et SFR, ville par ville, rue par rue, classés selon quatre niveaux de couverture.

Une « très bonne couverture », selon la nouvelle nomenclature, signifie que l’on peut téléphoner aussi bien à l’intérieur d’un bâtiment qu’à l’extérieur. Une bonne couverture permet de téléphoner et d’envoyer des SMS surtout à l’extérieur, un peu moins à l’intérieur. Une couverture plus limitée permet d’appeler « dans la plupart des cas » à l’extérieur, pas à l’intérieur, et pas de couverture du tout souligne l’absence de service. Cette nouvelle fonctionnalité ne concerne pour le moment que la voix et les SMS. Elle devrait être étendue aux données en 2017.

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« Open data »

« Jusqu’à présent, nous mesurions la qualité de service moyenne, et établissions un classement général, avec Orange en tête, suivi de SFR et Bouygues Telecom, puis de Free, mais l’information était insuffisante et ne correspondait pas au ressenti de la population », explique le président de l’Arcep, Sébastien Soriano.

De fait, le nouvel outil permet de rendre compte de la réalité du terrain. Si les opérateurs desservent officiellement entre 90 % de l’Hexagone pour Bouygues Telecom et 98 % pour Orange, ce dernier offre une très bonne couverture seulement sur 60 % de la surface du pays, Free, qui bénéficie d’un accord d’itinérance avec Orange, sur 57 %, SFR 54 % et Bouygues Telecom 48 %. Pas étonnant que les conversations soient systématiquement coupées sur les routes de la Nièvre ou de la Provence.

Les performances sont légèrement meilleures si l’on s’intéresse à la couverture de la population, officiellement couverte à « 99 % ». En réalité, Orange et Free couvrent 90 % de la population. Ce taux tombe à 87 % pour SFR, et à 85 % pour Bouygues Telecom.

L’Arcep a décidé de mettre en « open data » (à la disposition de tous) les données de chaque opérateur. « Nous souhaitons que se développent des comparateurs de couverture. Sur certaines zones, parfois Orange couvre, parfois c’est plutôt Free ou Bouygues Telecom. Il n’y a pas de numéro un », explique Sébastien Soriano. L’Arcep ne souhaite pas elle-même publier ces palmarès régionaux, mais espère déclencher une prise de conscience chez les opérateurs, et offrir là un remède à la guerre des prix qui ravage les marges des opérateurs.

« Poser un diagnostic »

« Ces cartes vont permettre de poser un diagnostic et stimuler la concurrence et l’investissement par la couverture », assure le président de l’Arcep. Une première étape alors qu’Emmanuel Macron a fixé comme objectif d’avoir du bon débit fixe et mobile partout sur le territoire en 2020. Pour pousser les opérateurs, l’Etat dispose d’un levier, celui du renouvellement des fréquences de téléphonie mobile, qui arrive à échéance en 2021 pour Orange et SFR, en 2024 pour Bouygues Telecom. En théorie, les opérateurs seraient donc confrontés à un nouveau et coûteux système d’enchère. Craignant cette nouvelle échéance, ils ont déjà requis un allongement de la durée des attributions à 2020.

Sébastien Soriano demande, lui, au gouvernement de renoncer à la manne issue de ces précieux sésames. « On ne peut pas imposer des injonctions contradictoires aux opérateurs. Ces grandes enchères contredisent les objectifs du gouvernement. Il ne faut plus que la redevance soit une priorité. Un choix devra être fait », explique le haut fonctionnaire.

Les quatre opérateurs avaient déboursé 3,6 milliards d’euros en 2011 et 2,8 milliards d’euros en 2015 pour les fréquences. Chacun s’acquitte en outre d’une redevance de 200 millions d’euros par an. L’Arcep a donc ouvert des discussions pour attribuer de manière anticipée des fréquences qui seraient dotées d’obligations nouvelles, plus exigeantes et donc adaptées aux nouveaux besoins des citoyens.

Combien les opérateurs doivent-ils investir de plus pour satisfaire les ambitions d’Emmanuel Macron ? « Cela dépend. Faut-il d’abord renforcer les lignes de chemin de fer ? Les zones touristiques ? Les lacs ? Les centres-villes ? Le politique devra fixer des priorités », dit Sébastien Soriano, rappelant que l’Arcep « tient à s’inscrire dans les travaux gouvernementaux ».

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