Un parti, 7 mouvements : Les Républicains éclatés façon puzzle
INFOGRAPHIE - Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Christian Estrosi et maintenant Guillaume Peltier. Ce dernier, vice-président du groupe LR à l'Assemblée, lance son propre mouvement mercredi. Un nouveau courant au sein d'un parti où les chapelles se multiplient.
Alors que l'élection à la présidence du parti se profile à l'occasion du congrès de décembre, Les Républicains peinent à maintenir leur unité. Après le divorce, à l'Assemblée nationale, avec les députés "constructifs" de Thierry Solère , plusieurs leaders du parti ont pris du recul pendant l'été. Signe le plus visible de ce morcellement : la multiplication des mouvements, ces micro-partis que chacun créé dans son coin pour faire entendre sa voix. Dernier en date : Les Populaires, lancés mercredi par le député Guillaume Peltier.
Aux Républicains, sept mouvements se distinguent aujourd'hui.
(JDD)Vice-président du groupe LR à l'Assemblée, l'élu du Loir-et-Cher pilotait jusqu'alors La Droite forte, un mouvement dont l'existence était devenue moribonde. Avec Les Populaires, Guillaume Peltier espère "refonder la droite française". Autour de lui, quinze premiers soutiens, dont le maire LR de Châteauroux Gil Averous ou la députée parisienne Brigitte Kuster. Il en espère bien plus à l'occasion de la Fête de la Violette, le 30 septembre prochain en Sologne, le traditionnel rendez-vous que le député et ses amis politiques organisent depuis 2013.
Un mouvement pour pousser un leader…
"Refonder la droite", c'est ce que la moitié des cadres LR proposent depuis la défaite de François Fillon à la présidentielle. Et rien de mieux qu'un mouvement, indépendant mais dans le parti donc, pour faire valoir ses propositions et/ou sa capacité à prendre le leadership. En cette rentrée, outre Guillaume Peltier, Valérie Pécresse et le tandem d'élus des Hauts-de-Seine Camille Bedin-Philippe Juvin ont créé leur structure. Christian Estrosi a annoncé la semaine dernière sa volonté de lancer cet automne "un mouvement d'élus locaux". Avant eux, c'est le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle qui a inauguré cet été sa propre chapelle : Sauvons la droite. Le trésorier sarkozyste du parti est candidat à la présidence en décembre à l'instar de l'archi-favori Laurent Wauquiez , qui, lui, pilote La Droite sociale depuis avril 2010.
Cette culture du mouvement n'est pas nouvelle. Historiquement, la droite française a toujours été morcelée en d’innombrables partis et mouvements, avec des tentatives d'union, comme le RPR, puis l'UMP et les Républicains. Ce morcellement a été frappant en 2012, en marge de la guerre fratricide entre François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP. Chaque courant interne au parti avait en effet la possibilité d'être représenté au sein du bureau national selon une proportion définie par un vote des militants. La Droite forte de Peltier et La Droite sociale de Wauquiez avaient eu la faveur des suffrages en 2012, devant d'autres courants (La Droite populaire, Gaullistes, France moderne et humaniste entre autres).
…ou pour défendre son pré carré idéologique
A l'époque, certains mouvements avaient toutefois refusé de participer au scrutin, creusant leur sillon en parallèle de la vie du parti. Par exemple, Force républicaine, le micro-parti de François Fillon . La structure servait encore de plate-forme de financement principale pendant la campagne présidentielle de 2017. Aujourd'hui, le fillonisme est moribond mais Force Républicaine est toujours là. La semaine prochaine, ses membres se réuniront avec leur ancien champion à Paris. "François Fillon devrait logiquement transmettre le flambeau à Bruno Retailleau [le président de la région Pays-de-la-Loire, NDLR]", assure au JDD Caroline Cayeux, la maire LR de Beauvais.
Mais Force Républicaine n'a a priori plus vocation à soutenir une personnalité revendiquant le leadership. "Nous faisons partie de ces mouvements qui pourraient agir comme un think tank, un groupe de réflexion", explique Isabelle Le Callennec, actuelle vice-présidente de LR. Les Populaires lancés mercredi par Guillaume Peltier ont aussi vocation à défendre avant tout des idées (telles la création d'un contrat sans charges bénéficiant aux "personnes les plus éloignées de l'emploi" ou la privation des droits civiques pour les exilés fiscaux).
Des différences plus politiques qu'idéologiques
Sur le fond, chacun fait valoir des différences avec ses concurrents. Guillaume Peltier insiste sur son catalogue de mesures économiques et axe son combat contre le monde de la finance, les "Nouveaux Républicains" insistent sur l'équilibre entre la libéralisation de l'économie et un haut modèle de solidarité quand Force Républicaine veut reprendre les propositions de François Fillon, plus libérales sur le plan économique et plus conservatrices sur le plan sociétal. Les nuances sont, en fait, plus fines, Les Républicains disposant d'un tronc commun de mesures solide.
La différence entre ces courants tient davantage du positionnement politique de leur leader : Laurent Wauquiez assume un discours de droite assumée quand Valérie Pécresse souhaite élargir à tout prix éviter une droitisation du parti. Christian Estrosi a une démarche similaire à celle de la patronne de l'Ile-de-France : son mouvement d'élus locaux veut faire le lien "entre Les Républicains et une droite macroniste". Avec, toujours en toile de fond, la bataille pour la place de chef de famille. Dans cette bataille politique qui s'annonce, seuls Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, et François Baroin, qui préside l'Association des maires de France, sont en retrait. Mais peut-être seront-ils tentés de créer leur propre boutique?
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