La Tunisie s'engage à mettre fin à l'obligation de test anal pour les homosexuels
La Tunisie s'est engagée à ne plus imposer aux homosexuels de se soumettre à un test anal s'ils sont poursuivis pour leurs pratiques sexuelles, a indiqué ce vendredi le ministre des droits de l'Homme Mehdi Ben Gharbia.
Si aucune date n'a été donnée pour l'entrée en vigueur de cet engagement, "un juge pourra encore demander à une personne poursuivie pour homosexualité de faire un test anal mais cette personne aura tout le droit de le refuser sans que son refus soit retenu comme une preuve d'homosexualité", a déclaré le ministre.
La sodomie punie de 3 ans de prison
En Tunisie, la sodomie est punie de trois ans d'emprisonnement. Les enquêteurs ou les juges ont à plusieurs reprises imposé à des jeunes poursuivis pour homosexualité de se soumettre à un test anal, une pratique dénoncée comme "cruelle" et "inhumaine" par des ONG de défense des droits de l'Homme.
"Ces examens ne pourront plus être imposés de force, ni physiquement ni moralement, et sans consentement de la personne concernée", a insisté M. Ben Gharbia. Cependant, il se refuse à abroger cette loi, assurant qu'"il faut tout d'abord préparer la société civile".
En 2016, plusieurs jeunes condamnés pour homosexualités en Tunisie
Il a ajouté que "l'Etat tunisien s'engage à protéger la minorité sexuelle de toute forme de stigmatisation, de discrimination et de violence et d'empêcher tous les tests et examens anaux anarchiques".
Depuis la révolution de 2011 qui a mis fin à la dictature de Zine el Abidine Ben Ali, les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) sont sorties de l'ombre mais leur condition reste très précaire, du fait d'un rejet social encore violent et d'une législation hostile. En 2016, plusieurs jeunes ont été arrêtés et condamnés pour homosexualité en Tunisie.