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Budget 2018 : qui sont les gagnants et les perdants chez les ministres?

Plusieurs ministres ont déjà dévoilé leur budget pour l'année 2018. Certains devraient être en baisse, d'autres augmentent, malgré l'effort d'économies affiché par le Premier ministre, Edouard Philippe.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Les ministres vont connaître des fortunes différentes avec leur budget de 2018.
Les ministres vont connaître des fortunes différentes avec leur budget de 2018. © Sipa

Après les coupes budgétaires, voici le temps de quelques hausses. En l'espace de deux mois, le gouvernement aura revu les sommes allouées pour l'année 2017 et fixé les enveloppes pour 2018. Avant la présentation mercredi du projet de loi de finances, plusieurs ministres ont annoncé tour à tour, et avec plus ou moins de précision, le budget qui leur revenait pour l'année prochaine. A les croire, les nouvelles seraient en tout cas meilleures que prévues puisque certains ont le droit à des fonds supplémentaires, dans un contexte où l'exécutif cherche encore 16 milliards d'économies sur la dépense publique. Le JDD résume les différentes annonces, en attendant leur confirmation après le Conseil des ministres de la semaine prochaine.

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+ 1,8 milliard d'euros supplémentaire pour la Défense

Emmanuel Macron avait annoncé lui-même en juillet une hausse d'1,8 milliard d'euros du budget des Armées, passant de 32,4 à 34,2 milliards d'euros. Si l'on s'en tient au projet de loi de finances de 2017 , 40,8 milliards de crédits avaient été au total alloués, en comptant les pensions versées par l'Etat. Cette hausse d'1,8 milliard a en tout cas été confirmée ce mois-ci par la ministre Florence Parly. Ce budget avait donné lieu cet été à une vive polémique, avec la démission du chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, le gouvernement ayant demandé à la Défense de se priver de 850 millions d'euros en 2017 dans le cadre des 4 milliards d'économies supplémentaires qui avaient été annoncées. Le budget de la Défense devait être initialement le seul à augmenter en 2018, mais le gouvernement a fait depuis marche arrière, rassuré en particulier par la hausse des recettes attendue l'année prochaine avec la reprise économique.

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Gérard Collomb et Florence Parly

Gérard Collomb et Florence Parly, ministres de l'Intérieur et des Armées

(Sipa)

+ 1,6 milliard pour l'Intérieur

Le week-end dernier, c'est le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a annoncé une augmentation de 6,8% de son budget total (près de 24 milliards d'euros selon la répartition des crédits pour l'année 2017 fixée dans le projet de loi de finances), ce qui représenterait une hausse de 1,6 milliard d'euros sur un an. Le seul budget de la police (10,3 milliards d'euros) augmentera, lui, de 1,9%. "Un effort" considérable, avait souligné le ministre sur RTL alors que des policiers protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail. Le budget de l'Intérieur avait été impacté il y a deux mois par les économies supplémentaires demandées par le gouvernement Philippe. Sans réduction d'effectifs, il a dû supporter une réduction de 526 millions d'euros de crédits, soit environ une baisse de 2%.

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+ 1,2 milliard pour l'Education

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer

(Sipa)

Fin août, le ministre de l'Education se félicitait lui aussi d'une hausse de son budget. "On est en dessous de 50 milliards aujourd'hui, on va passer au-dessus", avançait Jean-Michel Blanquer. Celui-ci n'évoquait ici qu'une partie des 68,64 milliards d'euros de crédits prévus pour cette année, correspondant au budget "hors cotisations aux retraites des fonctionnaires de l'Education nationale", qui était effectivement de 49,3 milliards. Celui progressera donc de 1,2 milliards d'euros, à 50,5, a précisé le ministère.

+ 1 milliard pour la Santé

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé en fin de semaine dernière que le budget de son ministère allait "augmenter de 11%" en 2018, passant "en gros de 8 à 9 milliards" d'euros (8,5 milliards de crédits en 2017, NDLR). "Cette augmentation est essentiellement liée à la prime d'activité qui va augmenter en 2018", avait-elle précisé sur France Inter. La prime d'activité, versée aux travailleurs à revenus modestes, progressera en effet de 20 euros par mois dans un an, en octobre 2018, pour tous les bénéficiaires - une première étape pour respecter un engagement de campagne d'Emmanuel Macron.

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+ 700 millions d'euros pour l'Enseignement supérieur

De 23,8 milliards d'euros de crédits fixés en 2017, le budget du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche va augmenter de 700 millions d'euros en 2018, a annoncé la semaine dernière la ministre Frédérique Vidal. Celle-ci avait précisé avoir fait face "cet été" à 330 millions d'euros d'annulation de crédits qui correspondaient à des crédits qui n'avaient pas été affectés.

Environ 270 millions d'euros supplémentaires pour la Transition écologique?

Nicolas Hulot

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.

(Sipa)

Fin août, Nicolas Hulot s'était lui aussi félicité d'une hausse "significative" de son budget pour l'année prochaine. Celui-ci solidaire "sera globalement augmenté de 3%", avait dit le ministre de la Transition écologique sans préciser quelle somme cela représentait au total. L'écologiste a simplement évoqué comme priorité la rénovation du réseau ferroviaire, son ministère étant en charge également des Transports. En 2017, 16,21 milliards de d'euros de crédits devaient être alloués au ministère de l'Environnement, en comptant les régimes sociaux et de retraite dans les transports. Sur la seule mission "Ecologie" du budget général , cette somme était de 9 milliards d'euros. Une hausse de 3% serait synonyme ici de 270 millions d'euros de crédits supplémentaires. Soit à peu près les économies - 260 millions d'euros - annoncées il y a deux mois par Bercy sur le budget 2017.

+ 260 millions d'euros pour la Justice

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé début septembre que le budget du ministère de la Justice augmenterait de 3,8% l'année prochaine. Mais comme pour l'Education, cette somme est calculée sur les 6,8 milliards d'euros qui correspondent au budget 2017 hors charges de pension des fonctionnaires. L'ensemble des crédits atteignait 8,54 milliards d'euros, en hausse par rapport à 2016 malgré les coupes de juillet. Sur RTL, Nicole Belloubet indiquait que ces crédits supplémentaires allaient permettre de créer "1.000 emplois".

Stabilité pour l'Egalité hommes-femmes

C'est une particularité budgétaire : les crédits pour le secrétariat d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes seront quasi-identiques à ceux de l'année 2017, avec 29,8 millions d'euros alloués. Mais cela représente tout de même une bouffée d'oxygène pour la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa. La raison est simple : le budget de cette année avait finalement été amputé de 25% par le gouvernement Philippe, avec l'annulation de 7,5 millions d'euros. Cette nouvelle configuration permet de dire à Marlène Schiappa que le budget 2018 sera "le plus élevé jamais atteint" pour ce portefeuille. "Cette somme a été sanctuarisée pour le quinquennat", a-t-elle ajouté le 12 septembre sur BFMTV.

Une baisse ou la stabilité pour le Travail?

Muriel Pénicaud avec le Premier ministre Edouard Philippe

La ministre du Travail Muriel Pénicaud avec le Premier ministre Edouard Philippe

(Sipa)

Une baisse de près de deux milliards d'euros pour le budget du ministère du Travail? Muriel Pénicaud a tenu à démentir cette information cette semaine. De 15,4 milliards en 2017, les crédits devaient passer à 13,5 milliards l'année suivante, selon les lettres de cadrage dévoilées par Le Parisien . La ministre a assuré en retour que ce budget sera "globalement stable", avec "du plus et du moins". Elle a notamment souligné la volonté de renforcer la formation professionnelle mais que "d'autres dispositifs moins efficaces seront diminués". Les contrats aidés, notamment, doivent être réduits drastiquement.

Baisse d'1,8 milliard d'euros également à prévoir pour le Logement

Toujours selon les lettres de cadrage révélées par Le Parisien, le budget du ministère de la Cohésion des territoires, qui s'occupe du Logement, devait lui aussi connaître une forte chute, passant de 18,3 milliards d'euros de crédits en 2017 à 16,5 milliards en 2018. Soit une baisse de 9,3% en un an. La réforme des aides au logement prévue pour l'automne a déjà suscité des crispations, avec l'annonce dès juillet d'une baisse des APL.

Baisse "significative" attendue à Bercy

"J'ai essayé d'être un ministre vertueux", a déclaré lundi dernier sur BFMTV Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics. C'est lui qui était chargé d'arbitrer entre les différents ministères dans la préparation de ce premier budget du quinquennat Macron. Et s'il a visiblement fait des heureux, le responsable LR a reconnu avoir que plusieurs ministères verront leurs crédits baisser. "Le mien par exemple", "c'est un budget qui va connaître une baisse significative dans le quinquennat parce qu'on va le transformer", a-t-il déclaré sans donner de chiffre. En juillet, 268 millions d'euros avaient déjà été amputés.

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