L'action secrète des militaires français en Irak

La mort d'un soldat des forces spéciales, annoncée samedi, rappelle que des Français agissent discrètement contre Daech.

Les militaires français qui interviennent en Irak ne combattent pas directement : ils forment les soldats du pays.
Les militaires français qui interviennent en Irak ne combattent pas directement : ils forment les soldats du pays. AFP/FADEL SENNA

    Officiellement, les soldats français ne combattent pas sur le sol irakien. Les raids contre les djihadistes sont menés depuis les airs dans le cadre de la coalition anti-Daech. Les chasseurs Rafale et Mirage de l'armée de l'air tricolore décollent de Jordanie ou des Emirats arabes unis pour larguer leurs bombes sur les cibles de l'Etat islamique. La mort, samedi, d'un soldat membre des forces spéciales en Irak, première victime française depuis le déclenchement de l'opération Chammal, rappelle toutefois dramatiquement une réalité un peu plus nuancée.

    Depuis mars 2015, des commandos français opèrent sur le territoire irakien. Des conseillers, comme on dit au ministère des Armées, chargés d'épauler les peshmergas kurdes (depuis Erbil) et de former des soldats irakiens (depuis Bag­dad). « De la théorie jusqu'à la pratique, c'est-à-dire de la salle de cours jusqu'à la ligne de front », nous expliquait en Irak un officier des forces spéciales, en avril dernier.

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    Accompagnement au combat

    « Une partie de la mission consiste à faire du conseil et de l'accompagnement au combat, explique le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l'état-major des armées. Ils n'ont pas à combattre directement mais ils sont là pour conseiller opérationnellement, sur les choix tactiques, les dispositifs. Mais ce n'est pas du commandement, de l'implication directe. Ils peuvent être pris à partie, mais ils ne sont pas là pour mener le combat. » Une force discrète qui compte plusieurs centaines d'hommes et de femmes en Irak. Conformément à la nature secrète de ces commandos, l'état-major a limité au minimum les détails sur les circonstances du décès de cet adjudant du 13e régiment de dragons parachutistes. Tout juste sait-on qu'il a été victime d'un tir.

    Fin août, la ministre des Armées, Florence Parly, avait rendu visite à ces militaires, sur leur base secrète de Bagdad. « C'est avec une infinie tristesse que nous déplorons la perte de cet adjudant. Nous menons une action de longue haleine. Mossoul est libéré de Daech, Raqqa [en Syrie] est en passe de l'être », nous a-t-elle confié dimanche.

    En attendant, la France poursuit ses efforts en Irak. Pour compléter le volet terrestre du dispositif, des Caesar (camions équipés d'un puissant canon) ont été déployés sur le sol irakien avec leurs opérateurs, des spécialistes de l'artillerie. D'autres fins combattants, qui ne combattent pas directement...