Florian Philippot veut s'allier avec Nigel Farage au Parlement européen
Florian Philippot tente d’intégrer à Bruxelles le groupe du fondateur du Ukip, Nigel Farage.
Dans tous les divorces, les vrais ennuis commencent après la séparation de corps. Le couple politique formé depuis 2009 par Marine Le Pen et Florian Philippot n'échappe pas à la règle. Démissionnaire après avoir été relevé de toutes ses fonctions au sein du Front national, l'ancien vice-président du parti prépare cette semaine une première bataille à Bruxelles. Il va quitter le groupe ENL (Europe des nations et des libertés), créé par les élus du Front national avec d'autres partis eurosceptiques européens.
Florian Philippot et son alliée Sophie Montel, partante elle aussi, ne souhaitent pas se contenter du banc peu enviable des non-inscrits. Lui a prévenu qu'il n'entendait pas "traverser le désert". Aussi tente-t-il de rejoindre le groupe ELDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe), présidé par le Britannique Nigel Farage, fondateur de Ukip. Cette force accueille également le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo en Italie. Un attelage composite, mais farouchement souverainiste. Selon nos sources, "Monsieur Frexit" fait des appels du pied à "Monsieur Brexit".
Dupont-Aignan appelé à la rescousse
Le sujet a d'ailleurs été au menu des deux rendez-vous qui se sont tenus jeudi entre Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan . Lequel pourrait jouer de son influence pour favoriser ce rapprochement. Le président de Debout la France entretient les meilleures relations avec Nigel Farage. Depuis 2014, les deux hommes se soutiennent mutuellement élection après élection. Dupont-Aignan a, en outre, un relais efficace auprès du leader britannique en la personne de Laure Ferrari.
Cette jeune Française, ex-candidate de Debout la France dans le Bas-Rhin, peut se prévaloir d'une réelle complicité avec Farage. Les tabloïds anglais avaient fait leurs choux gras de photographies la montrant quittant le domicile de l'homme politique un petit matin de février ; Farage avait dû se fendre d'un communiqué pour expliquer qu'il ne s'agissait que d'"un service temporaire rendu à une amie privée de logement". Sollicités par le JDD, Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot sont restés injoignables.
Un manque à gagner de 190.000 euros
Si Philippot parvenait à faire affaire avec Farage, ce serait une très mauvaise nouvelle pour le Front national. L'influence du parti de Marine Le Pen au sein du Parlement de Bruxelles diminue mois après mois. L'administration européenne a mis la délégation sous surveillance en raison de l'affaire des assistants parlementaires soupçonnés d'occuper des emplois fictifs. Des eurodéputés FN voient leur indemnité amputée au titre d'un remboursement de salaires indûment perçus. Les suspicions bruxelloises ont débouché sur plusieurs enquêtes judiciaires. Marine Le Pen, qui a quitté le Parlement européen pour se faire élire à l'Assemblée nationale française, est sous le coup d'une mise en examen.
Nicolas Bay, le secrétaire général du parti, a réussi à récupérer la coprésidence du groupe ENL – que détenait la fille de Jean-Marie Le Pen – mais le FN a perdu le secrétariat général du groupe, qui était occupé jusqu'au 8 septembre par Ludovic de Danne, un proche de Marine Le Pen. Leur amitié n'a cependant pas résisté aux déboires du groupe avec l'administration. Le bureau de Ludovic de Danne a été perquisitionné en juin et Marine Le Pen l'a sommé de partir. Il pourrait être remplacé par un Flamand, Philip Claeys, un ancien eurodéputé du Vlaams Belang. Or, par l'intermédiaire de Ludovic de Danne, le FN pilotait un budget total de 5 millions d'euros et une équipe de 50 salariés, dont les deux tiers étaient français. Agacés par l'accumulation de procédures judiciaires et administratives, les alliés du FN veulent reprendre en main la gestion du groupe.
C'est peu de dire, donc, que les départs de Florian Philippot et Sophie Montel n'arrangent rien. En plus des 190.000 euros de manque à gagner pour le groupe, ils privent Marine Le Pen d'un argument de poids : depuis le début de la législature, le FN se targuait de conduire la plus forte délégation française au Parlement européen ; désormais, ce sont Les Républicains. Un symbole.
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