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L'unique femme gouverneur d'Afghanistan démise de ses fonctions

Masooma Muradi
Masooma Muradi était la seule femme à gouverner une région d'Afghanistan. © Shah Marai / AFP
La Rédaction, par AFP

Masooma Muradi, l'unique femme gouverneur d'Afghanistan a été remplacée sans explication par un homme sans se voir assigner de nouveau mandat.

L'unique femme gouverneur d'Afghanistan, à la tête d'une province pauvre du centre du pays, a été remplacée sans explication par un homme sans se voir assigner de nouveau mandat, ont indiqué mercredi les autorités.

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Depuis sa nomination en 2014, Masooma Muradi se battait contre le sexisme et l'hostilité des religieux conservateurs de sa province, Daikundi, avait-elle rapporté l'an dernier à l'AFP.

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"Je confirme que Mme Masooma Muradi a été remplacée dans ses fonctions de gouverneur. Nous la remercions pour ses efforts", a indiqué à l'AFP Munira Yousafzada, porte-parole de la direction de la gouvernance locale, à Kaboul.

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"Il s'agit d'une procédure normale, ça n'a rien à voir avec un quelconque préjugé envers les femmes", s'est défendue Mme Yousafzada.

"Bien sûr il y avait des protestations contre sa nomination dans la province mais ça n'a joué aucun rôle dans son remplacement", a-t-elle assuré.

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Reste que Mme Muradi - remplacée par un ancien ministre des Travaux publics et sans nouveau mandat - était la seule femme à occuper de telles fonctions.

Une province afghane parmi les plus difficiles à gouverner

Le président Ashraf Ghani avait initialement nommé une autre gouverneur après son élection en 2014, dans la province voisine, reculée et particulièrement conservatrice de Ghor (centre). Mais elle avait dû être rapidement rappelée à Kaboul sous la pression et les protestations des religieux locaux.

A lire : En Afghanistan, le président fait de la place aux femmes

"Les gens se disent ouverts, mais la plupart ne peuvent supporter qu'une femme occupe une telle position", avait confié l'an dernier Masooma Muradi, alors âgée de 37 ans, à l'AFP. "Je ne me laisse pas écraser par les hommes et la société ne s'attend pas à ça de la part d'une femme", ajoutait-elle.

Son mari aussi essuyait sa dose de commentaires sexistes. "Les gens m'appellent sa secrétaire, ou sa baby-sitter", glissait-il.

Sans ressources, isolée du reste du pays plusieurs mois par an par la neige, Daikundi compte parmi les plus difficiles des 34 provinces afghanes à gouverner.

Malgré certains progrès depuis 2001, l'Afghanistan reste un pays profondément conservateur et "l'un des pires endroits pour naître femme", selon l'Onu.

Seules deux femmes siègent désormais comme ministres au gouvernement (Condition de la femme et Lutte anti-drogue) et l'administration territoriale compte deux femmes gouverneurs de district (sous-division de la province) et une gouverneur-adjointe de district.

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