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Bouygues heureux gagnant du rapprochement Alstom-Siemens

Le groupe de BTP et de communication va empocher un dividende exceptionnel qui frôle les 500 millions d'euros.
par Franck Bouaziz
publié le 27 septembre 2017 à 17h14

L’un des grands gagnants de l’opération de rapprochement Alstom-Siemens annoncée mardi 26 septembre au soir, est aussi l’un des actionnaires les plus discrets. Le groupe Bouygues possède aujourd’hui 28% du capital d’Alstom, soit 62 millions d’actions. Or le mariage entre les deux industriels du rail prévoit de généreuses compensations pour les détenteurs d’action de la partie française qui vont être dilués. En clair leur participation va fondre, compte tenu de l’arrivée d’un nouvel actionnaire, qui plus est majoritaire : en l’occurrence Siemens.

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Pour chacune de ses actions Alstom, le groupe Bouygues va donc percevoir deux «dividendes exceptionnels» d'un montant de quatre euros chacun, soit huit euros par action. Au total, Martin Bouygues PDG de l'entreprise qui porte son nom, peut espérer recevoir un chèque de 496 millions. Il devra juste patienter jusqu'au mois de juillet 2018. A cette date, un conseil d'administration et une assemblée générale des actionnaires entérineront le mariage industriel franco-allemand.

Après cette étape, le groupe Bouygues sera d'ailleurs libre de revendre sa participation. Pour le moment, il indique à Libération ne pas avoir arrêté de choix. Le cours de l'action, à partir de juillet 2018 sera sans doute déterminant. En 2006, Bouygues est entré dans le capital d'Alstom, à la demande de l'Etat, au prix de 62 euros par titre. Aujourd'hui, la cote de l'action ne dépasse pas 35 euros. A ce prix-là, la moins value serait donc sévère. Pour autant, sur les 11 dernières années, l'investissement de Martin Bouygues dans Alstom n'est pas la plus mauvaise affaire qu'il ait faite. Son groupe a encaissé, durant cette période 1,5 milliard de dividendes et primes diverses. Si l'on y ajoute les 496 millions à venir, on frôle les 2 milliards de gains. Ce qui au départ s'apparentait à une opération de sauvetage industriel s'est, semble-t-il, doublé d'une bonne affaire financière.

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