LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

La parité hommes-femmes marque le pas dans les entreprises

Clara Gaymard, Chiara Corazza et Anne-Gabrielle Heilbronner
Clara Gaymard, Chiara Corazza et Anne-Gabrielle Heilbronner, respectivement présidente, directrice générale et secrétaire générale du Women’s Forum. © Ilan Deutsch / Paris Match
Marie-Pierre Gröndahl

La féminisation des instances dirigeantes dans l’entreprise a fléchi cette année. La 13e édition du Women’s Forum veut inverser la tendance.

Pour la première fois, les 2 000 participants au Women’s Forum se retrouvent à Paris (et non plus à Deauville), les 5 et 6 octobre, au Carrousel du Louvre. « C’est un moyen d’accentuer sa visibilité », explique Anne-Gabrielle Heilbronner, secrétaire générale et seule femme membre du directoire de Publicis, qui a racheté le « Davos des femmes » en 2009. Le thème choisi est également bien plus combatif que les précédents : « Engage for Impact ». « La situation a plutôt tendance à se détériorer, déplore Clara Gaymard, présidente de l’événement. Il faut agir et ne plus se contenter de constater. Un monde meilleur, c’est celui où chacun a sa place. Pas un univers où toutes les décisions sont prises par des hommes blancs de plus de 55 ans. On ne peut plus attendre que la situation évolue d’elle-même. Il faut s’engager davantage. » Un message lourd de sens, au moment où les grands noms de la Silicon Valley sont confrontés à des accusations de misogynie, parfois retentissantes, comme récemment au sein de Google .

Publicité

Lire aussi : Femmes: la parité demeure un rêve

La suite après cette publicité

Si, en France, la féminisation des conseils d’administration se poursuit grâce à la loi sur les quotas, avec un taux médian qui a grimpé de 10 % en 2008 à 41,7 % cette année, les autres instances dirigeantes dans l’entreprise demeurent très masculines. Avec, par exemple, moins de 15 % de femmes dans les comités exécutifs du Cac 40, où les quotas n’existent pas, selon une étude du cabinet Deloitte. Au sein du Women’s Forum, le groupe de travail « CEO champions », où figurent parmi d’autres la seule patronne du Cac 40 Isabelle Kocher (Engie), Olivier Brandicourt (DG de Sanofi), et Antoine Frérot (Veolia), auront pour mission de présenter des solutions concrètes pour élargir la place des femmes. « Les gens veulent des entreprises qui ont du sens, où la diversité est une réalité, estime Anne-Gabrielle Heilbronner. Dans un monde où les modèles économiques peuvent voler en éclats, les idées nouvelles ne viendront pas d’une armée de clones. »

La suite après cette publicité

Le Women’s Forum a multiplié par deux le nombre de ses sponsors

Classé parmi les cinq forums les plus influents de la planète, le Women’s Forum a multiplié par deux le nombre de ses sponsors, avec 70 multinationales, et souhaite « être une plateforme d’expression pour des talents qui n’ont pas l’occasion de faire entendre leurs voix », détaille Chiara Corazza, la directrice générale. Outre un hommage à Simone Veil, le programme de cette année comprend aussi le film de Tonie Marshall, « Numéro Une », qui met en scène les difficultés rencontrées par les femmes au sein des entreprises. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil en stratégie McKinsey, en Europe, les femmes ne manquent pas d’ambition – en 2016, 48 % des femmes aspiraient à accéder à un poste exécutif, contre 44 % des hommes –, mais bien de moyens de l’assouvir : elles sont seulement 25 % à estimer leurs chances d’y parvenir, contre 42 % des hommes. Alors même que la parité dope les résultats, comme dans la finance où les fonds d’investissement qui comptent des gestionnaires féminins affichent de meilleures performances que les autres. Dans ce contexte, la solidarité reste une arme efficace. Et les trois organisatrices se félicitent qu’en treize ans d’existence, le Women’s Forum ait favorisé l’émergence de 700 réseaux féminins en France, au lieu de 29 lors de son lancement. « Nous devons passer d’un “think tank” à un “do tank” », affirme Clara Gaymard. Une opinion partagée par Anne-Gabrielle Heilbronner, mère de quatre enfants, dont trois filles : « Il faut faire en sorte que cela soit moins difficile pour la génération qui arrive. » 

Contenus sponsorisés

Publicité