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Loi antiterroriste : le patron de la DGSI sort de son silence pour défendre le projet

Le patron de la DGSI Laurent Nunez a donné deux interviews jeudi pour défendre le projet de loi antiterroriste du gouvernement.

Michaël Bloch , Mis à jour le
Le patron de la DGSI Laurent Nunez.
Le patron de la DGSI Laurent Nunez. © Bernard Bisson pour le JDD

C'est un homme qui s'exprime peu. Nommé en juin dernier à la tête des renseignements intérieurs français (DGSI), Laurent Nunez prend pour la parole sur France Inter pour défendre le projet de loi antiterroriste présenté par le gouvernement et en particulier les perquisitions administratives. "Ces mesures de police administrative nous sont indispensables dans un certain nombre de circonstances : chaque fois que la menace est vraiment imminente, ou chaque fois que le travail de renseignement n'a pas pu nous permettre de réunir suffisamment d'éléments...", explique-t-il. Avant de préciser "Demain, les visites domiciliaires nous permettront de nous rendre dans des lieux dont nous soupçonnons qu'ils sont fréquentés par des individus menaçants, dangereux. Nous pouvons nous y rendre et, donc, recueillir des éléments qui nous permettront de caractériser cette menace et de saisir le juge judiciaire."

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Dans une interview à l'AFP, Laurent Nunez note que "les perquisitions administratives sous l'état d'urgence, renommées visites domiciliaires dans la nouvelle loi, sont indispensables et beaucoup plus ciblées que par le passé." "Depuis juillet, la DGSI a procédé à une dizaine de perquisitions administratives. Dans la plupart des cas, on a trouvé des éléments (traces de repérages, allégeance, testament) qui nous ont permis de judiciariser et de neutraliser la menace. Il ne faut pas imaginer qu'on met en oeuvre ces mesures, seuls dans notre coin. Le parquet de Paris, avec qui la collaboration est très étroite, est toujours prévenu en amont", défend-t-il.

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Les "visites domiciliaires" adoptées mercredi soir par l'Assemblée

"La loi nous permettra aussi de continuer à procéder à des assignations à résidence et autres mesures individuelles de surveillance. C'est un signal fort donné aux individus pour entraver toute velléité de passage à l'acte et un dispositif qu'il est important d'inscrire dans le temps. S'il y a une nouvelle vague de départs, vers l'Indonésie, les Philippines ou la Libye, on aura un outil", estime-t-il. 

Après le nouveau régime administratif d'assignations à résidence mardi soir, l'Assemblée a adopté mercredi une autre mesure phare du projet de loi antiterroriste, qui permet aux préfets d'ordonner des perquisitions, après un aval judiciaire cette fois. Face au risque de menace terroriste, le texte prévoit que les perquisitions décidées par la seule autorité administrative sous l'état d'urgence seront remplacées par le régime des "visites domiciliaires". Ces visites, avec possible "saisie des documents, objets ou données qui s'y trouvent", resteront à l'initiative du préfet, à la différence des perquisitions judiciaires. Mais elles devraient avoir l'aval du juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de grande instance de Paris après un avis du procureur de Paris.

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