Un Premier ministre autoproclamé féministe et un gouvernement paritaire : le Canada est censé faire la part belle aux femmes. Et pourtant, dans le monde des affaires en particulier, il reste des progrès à réaliser. Selon le rapport du cabinet de consulting McKinsey sur le pays, cité par The Guardian, les inégalités hommes-femmes persistent.

L’écart salarial est de 26 % (contre 24 % en France en 2014, selon l’Insee), du fait, notamment, que les femmes sont surreprésentées dans des secteurs à bas salaires, comme la restauration rapide et l’hôtellerie, tandis que les hommes le sont dans des secteurs phares comme l’énergie ou la tech. En outre, une poignée de femmes seulement occupent des postes de dirigeantes dans les grandes entreprises et 95 % des PDG sont des hommes.

Bien peu de dirigeantes

Une seule femme, Nancy Southern, est patronne d’une société (une compagnie électrique) cotée à la Bourse de Toronto. Pis, McKinsey a étudié 69 des plus grandes entreprises et découvert que les femmes étaient promues moins fréquemment que les hommes. Dans ces entreprises, les femmes représentent 45 % des salariés de base, mais seulement 25 % des cadres supérieurs et 15 % des dirigeants.

Même chose dans les conseils d’administration. Dans un pays où, à l’inverse de la loi Copé-Zimmermann en France, aucun dispositif ne prévoit de quotas d’administratrices, elles brillent par leur absence.

Attaqué dans la presse canadienne sur le fossé entre le discours officiel (volontariste) et les faits (têtus), le gouvernement Trudeau a récemment indiqué qu’il réaliserait des audits de ses mesures budgétaires en prenant le genre en considération. De même, il a promis d’introduire une loi sur l’égalité salariale, qui devrait être en place en 2018.