En 2015, un diplomate nord-coréen en poste en Afrique du Sud a été arrêté au Mozambique voisin. Son véhicule contenait 4,5 kilos de corne de rhinocéros et 100 000 dollars. Malgré ce flagrant délit, il a pu discrètement quitter le territoire sud-africain grâce à l’intervention de l’ambassadeur de Corée du Nord auprès des autorités locales.

Un trafic peu risqué et très lucratif

Ce cas n’est pas unique en Afrique rappelle le Financial Times, qui relate les conclusions d’un rapport publié le 22 septembre par une organisation spécialisée dans le crime organisé transnational.

Depuis trois décennies, sur 29 cas confirmés de trafic de corne de rhinocéros, au moins 18 d’entre eux impliquent des diplomates nord-coréens.

Le trafic d’espèces menacées est perçu comme une source de devises étrangères relativement peu risquée mais très profitable par la Corée du Nord, qui a été frappée par de nouvelles sanctions à cause de son programme nucléaire, expliquent les connaisseurs des réseaux de contrebande”.

Les trafiquants nord-coréens sont très présents dans le sud de l’Afrique où cornes de rhinocéros et défenses d’éléphants sont exportées en Asie pour y être revendues à prix d’or.

Un enquêteur cité de façon anonyme par le quotidien londonien juge que le Mozambique est devenu un “abattoir”. En seulement cinq ans, le pays a perdu 10 000 éléphants, soit la moitié de sa population de pachydermes.