DIVINITENépal: Une fillette de trois ans proclamée «déesse vivante» et enfermée

VIDEO. Népal: Une fillette de trois ans proclamée «déesse vivante» et enfermée dans un palais

DIVINITEAu Népal, une fillette de trois ans a été intronisée ce jeudi «déesse vivante» ce jeudi. Elle sera enfermée dans un palais jusqu’à ses premières règles…
Une enfant de 3 ans a été proclamée déesse vivante au Népal
Une enfant de 3 ans a été proclamée déesse vivante au Népal - Bikram Rai/AP/SIPA
Marie Lombard

Marie Lombard

Les divinités n’attendent pas le nombre des années. Une fillette népalaise de la communauté de Newar a, ce jeudi, été intronisée « déesse vivante » ou « Kumari » de Katmandou, selon les traditions hindoue et bouddhiste qui la considèrent à présent comme une incarnation de la déesse Taleju.

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Ses pieds ne doivent plus toucher le sol impur

Agée de 3 ans seulement, Trishna Shakya a été ammenée de sa maison de famille jusqu’au Durbar Square, place historique de la capitale népalaise, afin d’y être intronisée. Par la suite, son père l’a portée jusqu’à un palais où elle restera enfermée jusqu’à la puberté. Elle ne pourra en sortir que pour certaines fêtes religieuses, toujours escortée par des porteurs car ses pieds ne doivent plus toucher le sol impur.

« Mes sentiments sont partagés » a déclaré son père Bijaya Ratna Shakya à l’AFP, « ma fille est devenue la nouvelle Kumari et c’est une bonne chose. Mais il y a aussi de la tristesse à savoir qu’elle va être séparée de nous ».

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Les Kumaris, le poids d’une enfance volée

Au Népal, les défenseurs des droits des enfants pointent l’enfance isolée des Kumaris, qui grandissent coupées de la société et ne peuvent donc pas aspirer à une vie normale une fois destituée avec l’arrivée de leurs premières règles. Le choc de la puberté est brutal, les jeunes filles sont renvoyées chez elles, sans savoir s’habiller, se laver, cuisiner, lire ou écrire. En 2008, la Cour Suprême népalaise a donc fait un pas vers une idéologie progressiste, en accordant aux Kumaris le droit de recevoir une éducation à l’intérieur du palais.

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Au-delà de cette enfance tronquée, les partisans des droits des femmes dénoncent le processus de sélection multiséculaire mais sexiste des fillettes de la communauté Newar, prétendantes historiques à l’intronisation. Ainsi, les enfants doivent présenter un corps sans imperfection, une « poitrine de lion », « des cuisses de daims », des pieds proportionnés, un corps en forme de feuille de saptacchata, des épaules rondes, de long bras, 40 dents… et la liste comprend 32 critères. Les filles doivent également prouver leur bravoure en restant de marbre face au sacrifice d’un buffle, et passer une nuit dans une maison avec des animaux morts, le tout sans broncher.

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