Des personnes en fauteuil roulant manifestent à l'appel de neuf associations de handicapés, le 12 décembre 2006 à Paris

Une sexagénaire en fauteuil est contrainte de rester chez elle, après avoir accumulé les factures EDF impayées.

afp.com/Joel Saget

"J'ai découvert qu'EDF m'avait coupé [l'électricité] en rentrant de l'hôpital. Or, sans courant, je ne peux pas recharger mon fauteuil (...) je n'ai pas de solution... À part ramper!", relatait en début de semaine cette sexagénaire handicapée, auprès de Ouest-France. Cette habitante de Plérin dans les Côtes d'Armor était dépitée: faute de pouvoir payer sa facture d'électricité, depuis lundi elle était vouée à l'immobilité.

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La Bretonne atteinte de myopathie assurait avoir tenté de contacter son fournisseur, en vain. "On me fait toujours la même réponse: "débrouillez-vous!'", déplorait-t-elle auprès du quotidien local. Depuis plusieurs mois, elle ne parvient pas à boucler ses fins de mois et encore moins à mettre fin aux dettes contractées auprès d'EDF.

Finalement, la médiatisation de son histoire a permis de trouver une solution et l'électricité est revenue ce jeudi. Le maire de sa commune a pris directement contact avec l'entreprise Enedis, qui fournit le courant à la sexagénaire. Un habitant d'île-de-France, ému par son histoire, lui a également fait don de 200 euros, pour régler ses dettes.

"Nous avons établi un échéancier, mais elle ne le respecte pas"

Contacté par le quotidien local, le fournisseur responsable de la coupure avait assuré que "ses impayés s'accumulent depuis la fin de la trêve hivernale." "Nous avons établi un échéancier avec elle, mais elle ne le respecte pas. Nous l'avons aussi orientée vers les services sociaux", poursuivait EDF, qui estimait que couper l'électricité "est vraiment une mesure de dernier ressort". "On ne coupe pas l'électricité comme ça", souligne le fournisseur, en assurant vouloir "refaire le point sur ce dossier". De nouveau contacté par Ouest-France ce jeudi, l'organisme a assuré ne pas avoir eu connaissance de la situation de précarité de sa cliente.

Depuis plusieurs mois pourtant, les lettres de relance s'étaient accumulées chez la sexagénaire en fauteuil. "Vous voyez, j'ai payé 173 euros en septembre. Pour me rétablir le courant, EDF me réclame encore 149 euros. Mais je ne les ai pas. (...) Comme beaucoup d'autres handicapés, je vis au-dessous du seuil de pauvreté. C'est indigne!", se désolait en début de semaine la sexagénaire, bénéficiaire d'une AAH (Allocation adulte handicapé) d'un montant de 810,89 euros.

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La Costarmoricaine, qui se félicite de l'annonce du gouvernement de vouloir augmenter l'AAH de 50 euros prochainement, s'est dit "à bout de force... mais soulagée!" par cette histoire qui finit bien.

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