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L’île de Bali attend l’éruption du volcan Agung

Les autorités indonésiennes ont évacué des zones proches de la montagne et cherchent à rassurer les touristes, nombreux sur cette île paradisiaque.

Par  (avec agences)

Publié le 29 septembre 2017 à 06h42, modifié le 29 septembre 2017 à 17h58

Temps de Lecture 3 min.

L’île paradisiaque de Bali se prépare à la probable éruption du mont Agung. Plus de 136 000 personnes ont été évacuées de la zone entourant ce volcan qui marque l’horizon du nord-est de l’île paradisiaque. C’est plus du double de la population vivant dans le rayon de neuf kilomètres que les autorités ont décrété nécessaire de quitter, des dizaines de milliers de personnes ayant choisi de s’éloigner par prudence.

Elles ont été réparties dans plus de cinq cents centres, sous des tentes, dans des gymnases et autres infrastructures publiques. Le président indonésien, Joko Widodo, s’est rendu dans un centre d’accueil situé au sud du volcan, mardi 26 septembre. Certaines familles ont été déplacées sur l’île voisine de Lombok. Les autorités peinent en revanche à évacuer les 30 000 têtes de bétail dénombrées dans la zone à risque et dont la présence pousse certains fermiers à refuser de quitter les lieux.

Des équipes de secours préparent l’évacuation du bétail près de Kubu, à Bali, alors que le volcan Agung menace d’entrer en éruption, le 27 septembre.

Une hausse de la fréquence des secousses ces dernières semaines et l’apparition d’une fumée blanche signalent une possible éruption prochaine du volcan. Cent soixante-cinq secousses ont été enregistrées en douze heures de la journée de vendredi. « Nous avons aussi ressenti des tremblements de magnitude 3, a déclaré Kasbani, le directeur du centre indonésien de volcanologie – qui n’a qu’un patronyme. La situation autour du mont Agung reste critique et instable. »

Sur la « ceinture de feu »

Devy Kamil Syahbana, un responsable du centre de gestion des risques volcanologiques et géologiques, a constaté jeudi que les images satellites font apparaître une fracture dans le cratère dont la superficie est en évolution. « Au centre, il y a une petite brèche, et de la fumée en sort », a-t-il précisé au quotidien Kompas. Vendredi, la situation évoluait encore, des vapeurs d’acides sulfuriques qui s’échappent du volcan sont devenues plus épaisses.

Le niveau d’alerte maximal avait été décrété le 22 septembre. « La probabilité d’une éruption est assez forte. Mais on ne peut pas prédire quand elle aura lieu », a expliqué, à l’Agence France-Presse (AFP), le porte-parole de l’Agence indonésienne de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho. Selon lui, la hausse de la fréquence des tremblements signifie que le magma continue de remonter vers la surface.

La dernière éruption du volcan Agung, en 1963, est dans toutes les mémoires. Elle avait duré un an. La lave s’était déversée sur 7,5 kilomètres. Les cendres étaient montées à vingt kilomètres dans les airs et étaient parvenues jusqu’à Djakarta, à 1 000 kilomètres de là. A l’époque, plus d’un millier de villageois avaient été tués.

L’archipel indonésien se situe sur la « ceinture de feu », un périmètre de forte activité volcanique sur le pourtour de l’océan Pacifique, allant de la partie la plus orientale de l’Asie du Sud-Est à la côte latino-américaine en passant par les îles Kouriles russes et l’extrême ouest canadien.

L’Indonésie est particulièrement concernée. En 2010, l’entrée en phase éruptive du volcan Merapi, près de la ville de Yogyakarta sur l’île de Java, la plus peuplée de l’archipel, avait fait 353 morts. Quant au Sinabung, sur l’île de Sumatra, il entre régulièrement en éruption depuis sept ans et a contraint 30 000 villageois résidant à proximité à évacuer.

Le mont Agung est situé à un peu plus de 70 kilomètres de Kuta, haut lieu du tourisme à Bali. L’île, réputée pour ses paysages de carte postale et ses spots de surf, attire les voyageurs des quatre coins du monde. Les autorités locales ont insisté ces derniers jours sur l’absence de risque direct à cette distance et assuré qu’elles étaient prêtes à agir si les cendres devaient contraindre à fermer l’aéroport international Ngurah Rai de Denpasar, par lequel arrivent et repartent entre 50 000 et 60 000 visiteurs par jour.

Elles craignent que l’inquiétude ne nuise à l’économie locale. Les étrangers « ne doivent pas s’inquiéter car la plupart des destinations touristiques sont éloignées du volcan, souligne l’office du tourisme. Ne répandez pas l’idée trompeuse que Bali ne serait pas sûre juste parce que le mont Agung est au plus haut niveau d’alerte. S’il vous plaît, venez et visitez Bali. »

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« Il n’y a pas de signe de déclin [de la fréquentation]. Malgré les appels à la précaution, les hôtels et les vols pour Bali restent pleins, s’est d’ailleurs félicité le gouverneur de l’île, I Made Mangku Pastika. La chose la plus importante est de ne pas approcher des villages autour de la montagne. »

Les autorités précisent que des plans de détournement des vols sur neuf aéroports de la région ont été établis en cas d’éruption, si les cendres devaient perturber le trafic aérien. Plusieurs centaines de bus seraient aussi prêts à transférer les touristes vers les ports de l’île pour embarquer sur les ferrys. « Les avions seront déroutés vers l’endroit le plus proche », a précisé, mercredi, le ministre indonésien des transports, Budi Karya Sumadi.

  • Un agent du gouvernement surveille les ondes sismiques à la station de surveillance du mont Agung. « Pour le moment, la probabilité d’une éruption est plus élevée que l’inverse », a déclaré le directeur de l’observatoire.

    Un agent du gouvernement surveille les ondes sismiques à la station de surveillance du mont Agung. « Pour le moment, la probabilité d’une éruption est plus élevée que l’inverse », a déclaré le directeur de l’observatoire. Firdia Lisnawati / AP

  • Un Balinais regarde le volcan Agung, couvert de nuages, depuis un temple de Karangasem. Des nuages contenant des vapeurs d’acide sulfurique ont été observés à une altitude allant de 50 à 200 mètres du sommet, d’après les relevés satellitaires.

    Un Balinais regarde le volcan Agung, couvert de nuages, depuis un temple de Karangasem. Des nuages contenant des vapeurs d’acide sulfurique ont été observés à une altitude allant de 50 à 200 mètres du sommet, d’après les relevés satellitaires. Firdia Lisnawati / AP

  • Un survivant de l’éruption, en 1963, du volcan, I Nyoman Lanus Kecil, et ses fils, dans leur maison, à Meritha, un village situé dans la région de Karangasem. Cette dernière éruption a fait près de 1 600 victimes.

    Un survivant de l’éruption, en 1963, du volcan, I Nyoman Lanus Kecil, et ses fils, dans leur maison, à Meritha, un village situé dans la région de Karangasem. Cette dernière éruption a fait près de 1 600 victimes. BAY ISMOYO / AFP

  • Le président indonésien, Joko Widodo, parle avec des enfants du camp de Karangasem.

    Le président indonésien, Joko Widodo, parle avec des enfants du camp de Karangasem. HANDOUT / REUTERS

  • Gusti Nyoman Dauh est installé avec sa famille dans un refuge à Tanah Ampo. Son village, situé au pied du volcan Agung, est menacé. Il a perdu sa maison et de nombreux proches lors de la dernière éruption.

    Gusti Nyoman Dauh est installé avec sa famille dans un refuge à Tanah Ampo. Son village, situé au pied du volcan Agung, est menacé. Il a perdu sa maison et de nombreux proches lors de la dernière éruption. BAY ISMOYO / AFP

  • De la fumée s’echappe du volcan. « Ce matin (le 29 septembre), la vapeur sortait du cratère comme de la fumée d’une cheminée d’usine », a déclaré Gede Suadikan, un volcanologue, rendant la possibilité d’une éruption « plus réelle », a-t-il ajouté.

    De la fumée s’echappe du volcan. « Ce matin (le 29 septembre), la vapeur sortait du cratère comme de la fumée d’une cheminée d’usine », a déclaré Gede Suadikan, un volcanologue, rendant la possibilité d’une éruption « plus réelle », a-t-il ajouté. BAY ISMOYO / AFP

  • Des villageois, qui vivent sur les pentes du volcan, évacuent leur bétail.

    Des villageois, qui vivent sur les pentes du volcan, évacuent leur bétail. BAY ISMOYO / AFP

  • A Karangasem, des touristes étrangers regardent le coucher de soleil sur le volcan Agung.

    A Karangasem, des touristes étrangers regardent le coucher de soleil sur le volcan Agung. Firdia Lisnawati / AP

  • Un policier met en garde un chauffeur de camion qui se dirige vers la zone dangereuse. Les autorités recommandent de rester à plus de neuf kilomètres du cratère du volcan, loin des zones touristiques.

    Un policier met en garde un chauffeur de camion qui se dirige vers la zone dangereuse. Les autorités recommandent de rester à plus de neuf kilomètres du cratère du volcan, loin des zones touristiques. Firdia Lisnawati / AP

  • Un homme peigne les cheveux de sa fille dans une tente dans un centre d’évacuation temporaire, à Manggis, sur l’île de Bali. Le nombre d’habitants évacués ces derniers jours continue d’augmenter. Il est passé de 122 490 jeudi à 144 389 vendredi, selon des responsables locaux.

    Un homme peigne les cheveux de sa fille dans une tente dans un centre d’évacuation temporaire, à Manggis, sur l’île de Bali. Le nombre d’habitants évacués ces derniers jours continue d’augmenter. Il est passé de 122 490 jeudi à 144 389 vendredi, selon des responsables locaux. DARREN WHITESIDE / REUTERS

  • Des enfants se reposent à côté d’un stock de dons à l’extérieur d’un centre d’évacuation temporaire à Klungkung. Les déplacés sont accueillis dans près de 500 centres d’hébergement dispersés dans neuf districts, et certains ont traversé le détroit de Lombok pour être accueillis sur l’île voisine du même nom.

    Des enfants se reposent à côté d’un stock de dons à l’extérieur d’un centre d’évacuation temporaire à Klungkung. Les déplacés sont accueillis dans près de 500 centres d’hébergement dispersés dans neuf districts, et certains ont traversé le détroit de Lombok pour être accueillis sur l’île voisine du même nom. DARREN WHITESIDE / REUTERS

  • Une femme dort dans un centre d’évacuation temporaire, dans une arène sportive à Klungkung. L’aéroport international de Denpasar, la capitale de Bali, qui accueille chaque année des millions de touristes à la recherche de plages paradisiaques, n’est pas affecté pour le moment.

    Une femme dort dans un centre d’évacuation temporaire, dans une arène sportive à Klungkung. L’aéroport international de Denpasar, la capitale de Bali, qui accueille chaque année des millions de touristes à la recherche de plages paradisiaques, n’est pas affecté pour le moment. DARREN WHITESIDE / REUTERS

  • Un garçon joue dans les douches mobiles du camps à Manggis.

    Un garçon joue dans les douches mobiles du camps à Manggis. DARREN WHITESIDE / REUTERS

  • Des écoliers attendent le repas dans un camp de personnes deplacées à Karangasem. Les autorités ont ordonné l’évacuation des villageois vivant dans un rayon de 12 kilomètres à partir du cratère.

    Des écoliers attendent le repas dans un camp de personnes deplacées à Karangasem. Les autorités ont ordonné l’évacuation des villageois vivant dans un rayon de 12 kilomètres à partir du cratère. Firdia Lisnawati / AP

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