Publicité

Les 10 potentielles causes de la prochaine crise financière

L’économie mondiale pourrait subir un nouveau choc financier, selon les analystes de Deutsche Bank. Sans prétendre en connaître la date ou la cause exacte, ils passent en revue 10 sujets majeurs qui menacent la stabilité financière. 

Publié le 30 sept. 2017 à 16:12

Le monde commence à peine à se relever de la dernière crise financière que la question du prochain choc est déjà sur la table des économistes. Chez Deutsche Bank, les analystes ont consacré une longue note pas vraiment optimiste sur le sujet. 

Ils rappellent que les crises reviennent régulièrement . D’autant plus qu’avec la croissance exponentielle de la finance, l’internationalisation des banques, l’abandon de l’étalon-or... l’économie mondiale est devenue de plus en plus instable, augmentant au passage la fréquence et l’ampleur des crises.

Malgré la régulation introduite après 2008, censée rendre le monde plus sûr, et bien que les différentes économies montrent des signes de croissance solide, «ce serait un acte de foi énorme d’affirmer que les crises ne constitueront  plus un évènement régulier du système financier en place depuis les années 1970», avertit la banque allemande.

Les économistes de Deutsche Bank se gardent bien de donner un calendrier précis; ils ne s’avancent pas plus sur l’origine exacte de la prochaine crises financière. Ils ont néanmoins relevé une dizaine de sujets majeurs de préoccupation pour la stabilité financière. 

Publicité

- 1 - Les banques centrales et la normalisation des politiques monétaires

Depuis la crise de 2007-2008, les instituts d’émission ont mené des politiques monétaires ultra-accommodantes. D’une part, les taux directeurs n’ont jamais été aussi bas. D’autre part, les banques centrales ont lancé de vastes programmes de rachats d’actifs. Du coup leur bilan a explosé : pour les seules quatres principales (Etats-Unis, Europe, Angleterre et Japon), il s’élève en cumulé à plus de 14.000 milliards de dollars. 

La normalisation des politiques monétaires (fin du QE, relèvement des taux, dégonflement de leur bilan) «est un saut dans l’inconnu et l’histoire suggère qu’il y aura des conséquences substantielles compte tenu du prix élevé de nombreux actifs en circulation », écrit Jim Reid, stratégiste de Deutsche Bank.

Même si les banquiers centraux prennent peur et décident de ne pas resserrer leur politique, « nous restons dans une situation sans précédent qui rendra la finance instable, quand bien même nous connaissons actuellement des niveaux record de faible volatilité », poursuit l’analyste. 

- 2 - La montée des populismes

Les récentes élections allemandes, qui ont vu l’extrême droite faire son entrée au Bundestag , rappellent que l’Europe n’en a pas fini avec les mouvements populistes malgré la défaite du FN en France et le revers des populistes aux Pays-Bas. 

«La seule montée des populismes comparable à celle que nous vivons actuellement a commencé dans les années 1920 et culminé lors de la seconde guerre mondiale. Même si les populismes ces dernières années se sont révélés imprévisibles, leur montée augmente les risques pesant sur l’ordre mondial et pourrait bien déclencher un crise financière», écrit Deutsche Bank. La banque rappelle que ces mouvements n’ont, pour le moment, pas déstabilisé les marchés. 

- 3 - A court de munitions en cas de récession?

La première banque allemande se demande si nous sommes à court de solutions pour amortir un nouveau choc. En effet, dans le sillage de la crise, les Etats se sont fortement endettés pour tenter de sauver leurs économies. Deutsche Bank n’est pas sûre que les gouvernements aient des marges de manoeuvre suffisantes pour agir aussi agressivement en cas de besoin.

- 4 - L’Italie, un crise qui attend d’éclater

La péninsule est victime d’un triple problème. Premièrement, le populisme y est en plein essor, porté notamment par le mouvement 5 étoiles , rendant le système politique encore plus instable qu’il ne l’est déjà. Deuxièmement, la croissance n’y est pas assez solide pour parler pleinement de reprise.

Enfin, le secteur bancaire morcellé est miné par des montagnes de créances douteuses : 350 milliards d’euros soit 17% de leur bilan. «Le problème de la croissance économique est qu’elle nécessite un système bancaire sain. Les banques du pays ont été longtemps mal gérées et éclaboussées par des histoires de fraudes et de scandales», estime Deutsche Bank. 

Publicité

- 5 - Le Brexit

Pour beaucoup, il y a peu de chance que le Brexit tourne au vinaigre au point de déclencher la prochaine crise financière. En fait, on part du principe que le compromis est l’issue la plus probable des négociations quand la destruction des deux parties est en jeu, explique l’analyste avant de rappeler que l’exemple « extrême » de la seconde guerre mondiale montre à quel point cette présupposition est fausse. Donc, attention, n’importe quelle négociation peut avoir des conséquences immenses, quand bien même cela n’est dans l’intérêt de personne. 

- 6 - Une crise en Chine

Le Krach chinois à l’été 2015 a déjà donné des sueurs froides aux traders. «Depuis des années, la Chine est désignée comme le foyer de la prochaine crise. La hausse rapide du crédit [...], l’énorme secteur du shadow banking,  sans oublier une bulle immobilière toujours plus grosse, nourrissent les craintes des économistes. Ces derniers redoutent que la Chine fasse un aterrissage brutal et ne soit l’épicentre d’une onde de choc qui toucherait tous les marchés financiers à travers le monde.»

- 7 - Le Japon vieillissant et surendetté

L’Archipel continue de faire face au défi d’une population vieillissante, d’un endettement record pour un pays développé et d’une banque centrale dont la politique monétaire ultra-accommodante constitue une expérimentation unique au monde. Les problèmes sont connus depuis longtemps, mais cela ne les empèchera pas de déclencher une crise, avertit Deutsche. 

- 8 - Un manque de liquidité sur les marchés

Les marchés financiers ont bien changé depuis le début des années 2000. Le trading haute fréquence est monté en puissance, tout comme les fonds indiciels cotés (ETF en anglais). Ces derniers tentent de suivre la performance d’un indice ou d’une matière première. En 2017, ils ont dépassé les 4.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion .

Les ETF n’ont cependant jamais été testés en cas de choc. Personne ne sait comment ils réagiraient en cas de correction majeure. En outre, on les soupçonne de tordre les marchés car ils permettent à des particuliers d’investir indépendamment des fondamentaux de marché. 

- 9 et 10 - C’est tout? 

Deutsche Bank relève également un déséquilibre toujours plus grand des balances courantes accentuant l’instabilité du système financier. Enfin le prix des actifs atteint un niveau record dans le monde à l’image de celui des obligations.

Etienne Goetz

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité