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Edmond Maire, ex-dirigeant emblématique de la CFDT, est décédé

Secrétaire général de la CFDT de 1971 à 1988 et artisan du « recentrage » de la centrale syndicale, Edmond Maire est décédé à l’âge de 86 ans.  

Par Les Echos

Publié le 1 oct. 2017 à 15:01

Edmond Maire, dirigeant de la CFDT de 1971 à 1988, est décédé ce dimanche à l'âge de 86 ans « des suites d'une maladie », a annoncé sa famille dans un communiqué à l'AFP. Ses obèques « auront lieu dans l’intimité », précise-t-elle. 

« C'est un jour très très triste », a réagi, très ému, Laurent Berger auprès de l'AFP. L'actuel dirigeant de la CFDT a perdu un « repère » et la CFDT pleure l'un « des fondateurs de (son) type de syndicalisme », a-t-il déclaré, rappelant qu'en début d'année, un autre ancien dirigeant, François Chérèque, avait disparu. 

Edmond Maire, artisan du « recentrage » de la CFDT à la fin des années 1970, « nous a appris à regarder un peu plus la réalité en face », a ajouté Laurent Berger, qui voit en lui « le père de ce qu'on essaye de faire depuis de nombreuses années, c'est-à-dire de recentrer sur le quotidien des travailleurs, de tenir notre place d'organisation syndicale, de ne pas être des commentateurs mais d'essayer de faire bouger les choses dans les entreprises, sur les lieux de travail, mais aussi au niveau de la société ». 

La CFDT a, elle, salué en Edmond Maire « un immense syndicaliste », « une référence incontournable » et un « acteur central de l'évolution de la CFDT, de la place qu'elle occupe dans la société française et, au-delà, de la démocratie sociale », dans un communiqué. 

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Sur Twitter, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a exprimé sa « grande tristesse » et son « immense reconnaissance » face à la disparition de celui qui « a transformé et inspiré le dialogue social ». « Nous lui devons tant », a-t-elle estimé. 

De son côté, Jean-Claude Mailly a présenté les « condoléances » de Force ouvrière, également sur le réseau social. 

L'ancien Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à une « incarnation de la gauche et du syndicalisme réformistes », tandis que l'ancienne ministre du Travail, Martine Aubry, a exprimé sa « profonde tristesse ». « C'est avec mon père (Jacques Delors, NDLR) l'homme à qui je dois mes engagements », a-t-elle écrit. 

« Réformise » et « transformation sociale »

Né en 1931 dans une famille catholique, Edmond Maire, chimiste de profession et fils de cheminot, s'engage à la CFTC en 1954. Partisan de la laïcisation du syndicat chrétien, il est l'un des artisans, en 1964, de la scission qui donne naissance à la CFDT. 

Il gravit ensuite les échelons au sein des instances dirigeantes de l'organisation, jusqu'à en devenir le numéro un en 1971, à l'âge de 40 ans, succédant à Eugène Descamps. 

Après avoir adopté le thème de l'autogestion dans la foulée de mai 1968, il engage en 1978 un « recentrage » de la CFDT, défendant le « réformisme » et le « syndicalisme de transformation sociale » négociée avec le patronat. 

Figure de la « deuxième gauche »

Proche de Michel Rocard, figure de la « deuxième gauche », et adhérent du Parti socialiste à partir de 1974, il salue l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et les premières décisions du gouvernement Mauroy. Mais ces prises de positions politiques nuiront au syndicat, qui sera défait aux élections à la Sécurité sociale en 1983. Par la suite, la CFDT ne se positionnera plus politiquement. 

A la fin de son mandat à la tête du syndicat, Edmond Maire mettra le pied à l'étrier à Jean Kaspar et Nicole Notat, ses deux successeurs. 

Après sa vie syndicale, il deviendra dirigeant d'entreprise, à la tête de Villages Vacances Familles (VVF), et défendra le passage aux 35 heures au sein du patronat. 

Edmond Maire avait fait ses dernières apparitions publiques en juillet 2016, lors de l'hommage national à Michel Rocard, et en janvier dernier aux obsèques de François Chérèque, l'un de ses successeurs à la tête de la CFDT.

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La vie d'Edmond Maire en quelques dates - 24 janvier 1931 : naissance à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) dans une famille catholique dont le père était cheminot. - 1949-54 : chimiste à la Compagnie des peintures Valentine. - 1954-58 : chimiste au centre de recherches Pechiney à Aubervilliers, il s'engage à la CFTC. - 1958 : secrétaire des industries chimiques de la région parisienne. - 1964 : secrétaire général de la Fédération de la chimie CFDT, née après une scission de la CFTC, où il avait milité pour la laïcisation de l'organisation. - 1967 : entre au bureau national de la CFDT. - 1971 : secrétaire général de la CFDT. - 1974 : devient membre du PS lors des « Assises du socialisme ». - 1978 : après l'échec de l'Union de la gauche, ce proche de Michel Rocard entame le « recentrage » de la CFDT. - 1988 : quitte la direction de la CFDT, remplacé par Jean Kaspar. - 1989-99 : président de VVF-Vacances.

Source AFP

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